Une jeune femme dans un lit avec des rondelles de concombre sur les yeux… « Contre les rides » dit-elle. Elle les enlève, les mange et éteint la lumière. Son sommeil est agité. Elle a froid aux pieds, elle les réchauffe à la lampe de chevet. Soudain, un troisième pied surgit de la couette. La lumière s’allume toute seule… Un cri.
Le trouble et l’absurde se sont immiscés dans la nuit. Elle entame l’inventaire des organes de son corps. Elle invoque Othello et Desdémone. Elle porte un masque au visage d’enfant. Elle implore sa mère : « Maman des fois j’aurais voulu ne jamais être née ». Elle cauchemarde d’un monstre qui transforme en monstre les enfants...
Une fois de plus, l’artiste libanaise Sawsan Bou Khaled, associée à son « compagnon de rêve » Hussein Baydoun, nous convie dans son univers, un univers de trouvailles techniques, d’images vidéos, de jeux de lumières et d’artifices, au service d’un imaginaire, d’un monde fantasmagorique peuplé de hantises venues de l’enfance, de la guerre, des peurs installées dans le quotidien.
Le château d’Alice/Sawsan, comme celui de Kafka, est une féerie terrible, un désordre intime que l’on raconte avec, sur les épaules, un chat pour ultime confident. Un refuge d’où l’on invente des départs, des lointains imaginaires pour survivre.
« Inattendu. Imprévisible. Surprenant. Jusqu’à vous faire frémir. (...) Sawsan Bou Khaled nous plonge dans un univers déroutant de bout en bout. Sublime. Un superlatif qui peut sembler exagéré, mais l’impact que la performance a laissé est toujours retentissant. » Nayla Rached, L’Hebdo Magazine, vendredi 4 octobre 2013
« Un captivant moment de théâtre truffé d’uneadmirable inventivité scénique. Ce moment de théâtre (...) est une bénédiction pour tous ceux qui croient encore en la vertu du monde des planches. » Edgar Davidian, L’Orient, Le Jour, Jeudi 26 avril 2014
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