En arabe surtitré.
« Il y a près de deux ans, un de nos amis de Damas était brutalement tabassé après avoir disparu dans des circonstances mystérieuses en traversant un des nombreux checkpoints des forces de sécurité qui parsèment Damas. Hospitalisé dans des conditions critiques, inconscient, respirant à peine, il tombait dans le coma… »
Que faire, lorsque l’on est homme ou femme de théâtre, face à la brutalité de l’actualité, face à la douleur intime de la peine ? Faire du théâtre répondent Mohammad Al Attar et Omar Abusaada. L’accident de Taim va donc être le révélateur des secrets familiaux ensevelis par les silences. Sa chambre devient le réceptacle des non-dits. Il s’y joue également une interrogation sur cette « zone grise entre l’espoir et le désespoir », cet entre-deux mystérieux qui n’est plus tout-à-fait la vie et pas encore la mort.
Que perçoit-on derrière la vitre opaque de la perte de conscience ? Que pense Taim ? Qu’entend-il ? Comment auraitil réagi si… ? Ces « faiseurs de théâtre » interrogent aussi leur art, rapportent les doutes qui les assaillent. Ils observent, explorent d’autres pistes dramaturgiques. Ils se documentent, recueillent des témoignages, explorent le chaos. Ils se veulent à l’écoute de la dévastation et de la commotion qui ont frappé leur pays.
Ainsi, à partir de cette situation tragique, les deux hommes de théâtre syriens ont composé une réflexion sur cet état d’inconscience, totale ou partielle, qui s’entend comme un acte de résistance, une métaphore tragique de l’actualité de leur pays. Il est sûr que Taim peut s’entendre et se dire… Syrie.
« Par la magie du théâtre, le metteur en scène rend compte de l'actualité mieux que n'importe quel journal télévisé. Il en tire la métaphore d'un pays brisé mais en lutte - ce jeune dans le coma, n'est-ce pas la Syrie ? - qui ne compte que sur ses propres ressources, espérant avec dignité pouvoir de nouveau un jour vivre normalement. » Hadrien Volle, LesEchos.fr, 13 juillet 2016
« Du grand plaisir théâtral. Un spectacle utile très loin du discours ambiant sur le Moyen-Orient. » Stéphane Capron, Sceneweb.fr, 12 juillet 2016
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