Amédée

Clichy La Garenne (92)
le 6 mai 2015
1h35

Amédée

S'inspirant de l'histoire bouleversante de Vincent Humbert, Côme de Bellescize signe avec Amédée une pièce douce-amère, lumineuse mais profondément cruelle sur le droit de mourir dignement.

L'épineuse question de la fin
La presse
A propos d'Amédée
Note de l'auteur/ metteur en scène

Spectacle conseillé à partir de 14 ans.

  • L'épineuse question de la fin

Amédée, vingt ans, est victime d’un accident de voiture. Une bulle sur ses lèvres émeut le pompier qui le sauvera : c’est l’écrin d’une vie qui risque de s’évanouir. Sorti du coma, il combat pour renaître dans un corps prison. Clov, alter ego imaginaire, l’aide à formuler la peur de l’isolement, de la disparition de sa sexualité, la crainte d’être vu comme un monstre… Sa mère, ses amis, l’accompagnent avec leurs faiblesses et leur courage. Mais Amédée demande à mourir…

Réussite matérielle et culte du corps sont des valeurs dont le handicap lourd est un modèle inversé. La demande d’Amédée est-elle l’expression d’une affirmation de l’individu ou bien une capitulation face à la tyrannie de la performance ? La question est-elle éthique ou politique ? La polémique enfle, portée par les médias. Amédée scrute les mécanismes humains qui constituent la matrice de cette décision.

Côme de Bellescize, jeune auteur et metteur en scène, aborde, d’une façon documentée et sensible, la question épineuse de la fin.

  • La presse

« C’est l’un des moments de théâtre les plus importants de ces derniers mois. Il révèle un jeune auteur et metteur en scène avec qui il faudra compter. Il pose à chacun des questions essentielles. » Armelle Héliot, le Quotidien du médecin

« Le récit glisse sans à-coups à travers ces différents espaces et balaye les multiples facettes de la situation avec tact et finesse. La dignité est le maître-mot du propos. Elle pousse à la victoire ultime de la vie sur la mort dont elle vainc la morbidité. Un superbe instant de théâtre. » Jean-Luc Bertet, Le Journal du dimanche

« Des sujets sensibles abordés avec délicatesse et tact. Un spectacle fort, surprenant, très personnel et d'une authenticité sans défaut. » Laurence Liban, L’Express

« Par le théâtre qu’il défend superbement, le questionnement devient moins manichéen et on est loin des réponses toutes faites des politiciens de gauche. Ici l’interrogation est chrétienne. Et la grâce passe par la voix d’une petite racaille (merveilleusement jouée par Eléonore Joncquez) qui rappelle combien chaque vie, même la plus détruite, est bonne pour la vie, peut donner joie. Nul ne sait ce qu’il apporte dans son extrême misère. » Jean-Luc Jeener, Figaroscope

« Côme de Bellescize, en dramaturge, a su dépasser le cadre du simple faits divers, aussi terrible soit-il, pour proposer une œuvre d’art pleine et entière, parfaitement maîtrisée. » Jack Dion, Marianne

  • À propos d'Amédée

« Sujet de société régulièrement à la une des grands quotidiens, le débat sur l’aide active à mourir reste dominé par la volonté d’apporter des réponses immédiates à des questions parfois à peine posées. Avec Amédée, rien de tel : l’écriture exigeante et le projet de mise en scène sont à la hauteur de la complexité que revêtent ces situations dramatiques. Ce projet témoigne finalement de l’intérêt que les artistes – observateurs privilégiés du lien social – portent à la double question du sens et de la valeur de l’existence humaine. De ce point de vue, le théâtre représente un formidable support de réflexion : l’interaction qui se joue entre acteurs et spectateurs est propice, me semble-­‐t-­‐il, à l’émergence d’une pensée davantage centrée sur le questionnement collectif que sur les réponses à y apporter individuellement. » Régis Aubry, médecin, président de l’Observatoire national de la fin de vie.

« Quand on va au théâtre, on ne voit pas toujours du théâtre. Sans aucun doute, Amédée, le spectacle de Côme de Bellescize est du théâtre. Du beau, du vrai théâtre. Et c’est beaucoup plus rare qu’on ne le dit. » Ariane Mnouchkine

« C’est un grand bonheur pour toute l’équipe de la Tempête que le succès d’Amédée se prolonge la saison prochaine au Théâtre 13 ! Belle occasion de redire à quel point la création de Côme de Bellescize et précisément l’adéquation de la mise en scène au texte sont ici exemplaires. On n’a peut-­‐être jamais vu combinatoire aussi complexe et maîtrisée entre l’extérieur et l’intérieur : un corps inerte, mais aussi des souvenirs, des rêves, des désirs qui refusent de mourir !...  » Philippe Adrien – metteur en scène et directeur du Théâtre de la Tempête.

  • Note de l'auteur / metteur en scène

Amédée s’inspire librement d’un fait divers qui avait provoqué un grand émoi dans l’opinion et suscité une vive polémique : en 2003, un jeune garçon tétraplégique avait été euthanasié par sa mère.

Le débat législatif voit s’affronter deux positions : l’une soutient qu’il y a pour l’individu gain d’autonomie et de liberté, de responsabilité ; l’autre, que l’euthanasie porte atteinte au principe d’universalité de la dignité humaine. Doit-on reconnaître l’humain jusque dans les limites de son être et de sa vie ou y a-t-il un seuil, des seuils – ceux du tolérable – que la même dignité impose de ne pas franchir ? Quels sont les risques alors encourus et de quel ordre est la question ; quels en sont les aspects affectifs et philosophiques bien sûr, mais aussi économiques, sociaux, donc politiques ?

La polémique et le manichéisme nous privent d’une réflexion posée, construite et approfondie, à défaut de pouvoir être apaisée. La pièce Amédée ne prétend pas trancher le débat mais – à partir d’une situation concrète bien que fictive – nourrir l’interrogation et la mettre en perspective. En quoi la question du mourir – et plus encore la demande de mourir – se distingue-t-elle de toute autre ? À quoi nous renvoie-t-elle ? Quel afflux d’images, sensations, souvenirs, émotions, pensées, suscite-t-elle ? La fiction théâtrale peut créer l’espace de bonne distance : si l’empathie rend bouleversants les enjeux de la situation, le cadre de la représentation en tempère l’âpreté, réveillant en nous le sujet sensible-lucide seul apte à faire face à l’insoutenable.

Le thème de la pièce ne doit toutefois en déterminer ni la tonalité ni la structure. « Je me méfie de ceux qui se trouvent beaux quand ils pleurent », déclare la mère : autant dire qu’aucune couleur émotionnelle ne saurait à elle seule rendre compte des turbulences que traversent les personnages. Amédée, tout comme son entourage, passe abruptement du rire aux larmes, de la sérénité à l’inquiétude, de la révolte à l’indifférence ou à l’ennui, voire au dégoût en un surprenant chamboule-tout qui n’exclut pas l’humour : vertige et labyrinthe des affects. Ainsi de ce moment funambule où le bonheur d’apprendre qu’Amédée est sorti du coma s’accompagne de l’effroi de le savoir entièrement paralysé. Le régime du jeu s’en trouve modifié : les acteurs dans un état de grande perméabilité aux paroles et aux faits aussi bien qu’à leurs propres émois, sont comme provoqués, révélés, engendrés par la situation et sa suite d’instants imprévisibles. L’authenticité recherchée des comportements ne mène pas à un jeu minimal ou réaliste : le grotesque, la poésie, l’invraisemblable ont au contraire ici leur place, ici, sur cette autre scène où ne se délimitent plus bien le dehors et le dedans, le réel et l’imaginaire.

Au centre de la pièce, la question du regard. Représentons-nous une caméra dans les yeux d’Amédée ou dans son esprit, dans les couloirs de l’hôpital, sur les lieux de l’accident… Le personnage central est tantôt un miroir déformant, grossissant où se reflète l’incertitude de chacun, tantôt un miroir brisé qui ne renvoie plus qu’une image diffractée du monde, ou à l’inverse un miroir sans tain que, perçant l’enveloppe de la peau, la vision franchit.

Tout au long de la pièce, Amédée est confronté à Clov, un personnage imaginaire tour à tour boxeur, flic, petit comptable, prostituée, journaliste ou ange : il incarne différentes facettes de son esprit, différents temps de sa vie, différentes étapes de son parcours intérieur. Amédée alors se dédouble, se rêve en situation et, grâce à l’artifice de la scène, peut se jouer, côte à côte avec sa forme alitée et muette.

« Trois figures se coulent les unes dans les autres pour nouer l’individu à soi : la chair, le temps et la mort. Mais chacun est aussi, par là, frère des autres parce que la fragilité est à la fois l’essence de l’individuel et la chance hasardée, autrement dit la grâce de l’amour (Michel Guérin) ».

Côme de Bellescize

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Rutebeuf
16/18, allée Léon Gambetta 92110 Clichy La Garenne
Spectacle terminé depuis le mercredi 6 mai 2015

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