Spectacle-concert en italien, surtitré en français.
« Quand on est couché sur la vallée, on sent
Que la terre déborde de sang ;
Que son immense sein, soulevé par une âme,
Est ’amour et chair, ’amour et chair… »
Ce concert est ma rencontre avec le violon.
Le violon dont jouait mon père, le soir, quand il rentrait du boulot.
Le violon qu’il a vendu, après. Et que je n’ai plus entendu.
Le violon qui appartient à un lien présumé de ma famille avec Nicolò Paganini.
Le violon du démon.
Quand j’ai entendu Balanescu jouer du violon j’ai entendu en lui ces notes qui sortaient comme des cris de l’âme.
J’ai entendu encore ces notes qui ne me laissaient pas dormir la nuit, quand j’étais petit.
Et j’ai entendu en lui le chant d’autres vies, des exils, des orgueils d’un peuple, le chant d’une terre belle et amère : la Roumanie.
La voix et le violon se sont rapprochés en se mélangeant avec les paroles de Pasolini, de Rimbaud, de Whitman, d’Eliot, pour essayer de retrouver ces fils rouges secrets, magiques peut-être, qui relient les gens, les histoires, au-delà des différences, au-delà des nations, des langues, au-delà de l’être encore ici vivant, au-delà de l’être déjà partis.
Qui sait, peut-être, la musique est ce récit secret qui relie et qui donne de l’harmonie aux choses.
Pippo Delbono, avril 2011
37 bis, bd de la Chapelle 75010 Paris