Antigone

Antigone, figure du refus

Parce qu’elle refuse la loi de Créon, roi de Thèbes qui interdit que l’on donne une sépulture au cadavre de son frère Polynice, Antigone se rebelle.

Cette rébellion contre la loi des hommes au profit des liens du sang et des lois divines se retournera contre elle en même temps qu‘elle précipitera la chute de Thèbes. Au nom des lois immuables de la conscience, Antigone refuse l’injustice des hommes.

Derrière Antigone, se dessinent les silhouettes des résistantes d’hier et d’aujourd’hui, des " folles de la place de mai " et des mères des soldats tombés sur les fronts afghan, bosniaque ou tchétchène. Chaque fois, elles se révoltent contre des guerres aux motifs obscurs excités par la soif d’un pouvoir solitaire et paranoïaque, symbolisé ici par Créon, qui se nourrit de la terreur.

Brecht écrivit cette pièce après de dures années d’exil, en réaction au nazisme et à toute les dérives totalitaires. En filigrane de Créon, on distingue la file interminable de nos bourreaux récents.

" On imagine, on pleure, on vit dès à présent de nouvelles Antigones et cela continuera demain " Georges Steiner (Les Antigones - Gallimard)

Extraits de presse

" La mise en scène de Gilles Chavassieux s'impose par sa fluidité et sa clarté. Afin d'éviter le pathos, il a imposé à ses comédiens - tous remarquables - un jeu distancié, sobre. A travers la composition du rôle-titre(Sophie Cattani, fraîche promue de l'Ensatt) et celle de Créon (Jean-VincentBrisa, hallucinant de vérité) on pénètre les ressorts cachés d'une joute métaphysique et mrtelle. Chaque mot de cette lutte opiniâtre qui oppose l'ange au démon résonne et vibre, lesté d'une saveur cruelle.Sur le plateau, la mise en jeu est extrêmement rigoureuse et témoigne d'uneréelle intelligence du texteet de choix de mise en scène aussi rigoureux que fondés." Lyon Capitale - Nicolas Blondeau

" Antigone ou l'esprit de résistance. En montant la pièce de Brecht, Gilles Chavassieux rend hommage aux résistantes d'hier et d'aujourd'hui. Superbe. " Le Progrès - Antonio Mafra

" C'est cette adaptation de Brecht que Gilles Chavassieux a choisi de monter. Cela nous procure le vif plaisir d'apprécier l'efficace et beau prologue dont le dramaturge allemand fait précéder le texte ancien. C'est tout Brecht en quelques lignes, fortes et simples.Avec ce personnage qui,symboliquement,sort du public pour monter sur la scène et entamer sobrement le récit. Celui d'un épisode contemporain dont la brèvehistoireet les personnages renvoient à ceux d'Antigone. Une manière de dire que ce qui va suivre ne nous parle pas d'hier maisd'aujourd'hui plein, comme hier, de la folie de la guerre et de la fureur meurtrière des hommes. " Le Figaro - Nelly Gabriel

" Brecht,au sortir de la guerre, s'attaque à la " signification du recours à la force quand l'Etat tombe en décadence ". Gilles Chavassieux prend la fable à bras-le-corps, l'expose au pre-mier plan. On aime la franchise d'allure de ce travail. C'est qu'on entend, haut et clair, l'échange inéluctable entre la vierge folle assoifféede justice et Créon, par excellence homme de pouvoir menteur. " L'Humanité - Jean-Pierre Léonardini

" L'humanité radieuse d'Ismène et la proximité déconcertante de Tirésias,l'image apaisante du garde-enfant nous rendent soudainement plus tactile cette parabole. On savoure ces instants de proximité où les choses font sens sans violence, sans modèle obligatoire ; et le choeur recommence, pas parce qu'Antigone va mourir, pas à cause de l'exemple. L'émotion vient soudainement parce que quelqu'un nous parle. A nous. " 491 - Mouche