Cette pièce de théâtre (d'après Un lourd destin de Charles Juliet) donne la parole à trois de ses amis et à sa sur, et ce sont eux qui le font revivre, dépeignent sa personnalité, retracent le parcours de ce poète qui eut un destin de maudit. Charles Juliet, auteur d'une uvre d'une rare homogénéité de ton et de forme, a publié outre des romans et des textes fameux sur Bram Van Velde et Giacometti, un Journal qui fait définitivement date dans le genre de l'introspection autobiographique. Son uvre poétique nombreuse, formellement caractérisée par un dépouillement et une densité voisinant souvent avec l'aphorisme, est tout entière tournée vers une intériorité scrupuleuse.
Son roman L'année de l'éveil fut encensé par la critique. Il n'en continuera pas moins, obstinément, à scruter l'éclat de l'énigme au prix d'une rigueur qui ne cache pas ce qui la justifie : une vibrante humanité.
Qu'il consacre une pièce de théâtre " au destin du poète maudit " Hölderlin devient donc une évidence. La même évidence guide le choix de Roger Planchon pour qui " Hölderlin le voyant " est " un exemple bouleversant et un modèle absolu d'exigence poétique ". Roger Planchon est aussi un fidèle lecteur de Charles Juliet, qui fut un des poètes phares des Langagières 1999.
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