Ce n’est qu’à trente-trois ans, alors qu’il est un metteur en scène comblé, que l’envie d’écrire le prend à la gorge. Naturellement, l’Ardèche afflue sous sa plume avec ses personnages familiers, grossièrement équarris, si âpres et si irrémédiablement condamnés à la misère qu’ils sont, dans la burle, le vent glacé des hauts plateaux, des héros tragiques monstrueux, victimes et bourreaux, avec des tendresses et des cruautés de bêtes pour leur progéniture […]
Une fluidité entre le réalisme barbare et le surnaturel, le quotidien et l’onirisme, la grossièreté et la poésie aérienne, l’histoire et les saisons de la terre, l’animalité humaine et ce qu’il faut bien appeler le mysticisme… comme s’il y avait dans la mémoire de Roger Planchon un dieu caché, celui, peut-être, d’un calvaire ardéchois, nu dans le vent d’hiver, qu’aucun blasphème ne peut effacer.
Jean-Jacques Lerrant
Depuis les débuts de sa compagnie, en 1950, Roger Planchon met en scène et joue. Sa vie se passe sur un plateau. Avec ses acteurs, il partage les dangers et les plaisirs des représentations théâtrales. Il passe des jeux burlesques de Bottines et collets montés aux aventures de d’Artagnan et aux enfances du Roi Henry. Quand il devient dramaturge, il joue les rôles qu’il écrit : le vieil Emile Chausson dans La Remise, le curé Guy Duverger dans L’Infâme, le capitaine Simon des Jallades dans Le Vieil Hiver, le banquier Bertaux dans Le Radeau de la Méduse…
En 1972, dans Le Massacre à Paris de Christopher Marlowe, il interprète le duc de Guise sous la direction de Patrice Chéreau, qui inaugure la scène rénovée du TNP-Villeurbanne. Puis, il a tenu une douzaine de rôles en vingt-cinq ans, notamment dans ses mises en scène de Molière - Tartuffe et George Dandin, de Shakespeare - Antoine - et de Marivaux - le philosophe du Triomphe de l’amour. Le 18 juin 1999, il joue Harpagon dans L’Avare, en ouverture du Festival Theater der Welt Berlin 99. En 2006, il joue dans Gorki, l’exilé de Capri, de Jean-Marie Rouart, m.e.s. Jacques Rosner. En 2007, il joue dans sa pièce Œdipe 2007 à Colone. En 2008, il met en scène et joue Amédée ou Comment s'en débarrasser d'Eugène Ionesco. Il est décède en mai 2009.
au Théâtre de la Cité, Roger Planchon a mis en scène quatre de ses pièces :
Bleus, blancs, rouges ou les libertins - 1967
La Remise - 1968
Dans le vent - 1968
L’Infâme - 1969
au TNP, huit de ses pièces :
La Langue au chat - 1972
Le Cochon noir - 1973 (pour laquelle il a obtenu, en 1974, le prix Ibsen)
Gilles de Rais - 1976
Alice, par d’obscurs chemins - 1983
Le Vieil Hiver - 1991
Fragile Forêt - 1991
Les Libertins - 1994
Le Radeau de la Méduse - 1995
Patte blanche, Le printemps, Emily, La Licorne, Jules Verne voyage… ou comme un poil de barbe emporté par le vent. Quatre de ses pièces : La Remise, Le Cochon noir, L’Infâme, Gilles de Rais sont publiées aux Editions Gallimard, collection " Le Manteau d’Arlequin " (2 volumes). Alice, par d’obscurs chemins est publiée aux Editions L’un dans l’autre.
Dandin - 1987
Louis, enfant Roi - 1992
Lautrec - 1998
Cet(te) artiste n'est pas lié(e) en ce moment à un spectacle.
Théâtre Silvia Monfort, Paris
Espace Pierre Cardin (Théâtre de la Ville), Paris
TGP - CDN de Saint-Denis, Saint-Denis
Théâtre du Rond-Point, Paris
Le Théâtre Libre, Paris
Comédie de Reims, Reims
Cratère, Alès
Maison de la Culture de la Nièvre, Nevers cedex
La Colline (Théâtre National), Paris