Un texte dense et fascinant, à la fois centré sur lui même et multiple, paradoxal, un texte où le théâtre parle du théâtre, de l'intérieur, au plus près des sources inconscientes de la création, avec l'étrange puissance d'envoûtement d'un rêve éveillé.
Dans le théâtre vide, à l’heure indécise entre nuit et jour, entre la répétition du matin et celle du soir, sur la scène sans décor où les meubles des spectacles morts figurent les lieux du spectacle à naître, la jeune comédienne rencontre le vieux metteur en scène. Les petites ruses et les manipulations, les sentiments, les agressions, les mensonges et les vérités, les secrets du texte et les mécanismes des sempiternels retours, voilà leur ordinaire. Mais du subconscient sont montées des lianes et d’étranges mauvaises herbes. Tout a gonflé comme la bouillie de la sorcière. Et voici que de la nuit du souvenir surgit l’ancienne maîtresse, la mère de la jeune comédienne. Cela fait des années qu’elle est morte mais elle se mêle au jeu. Dans la nuit d’une scène vide, pendant l’heure silencieuse entre 4 et 5, il y a pas mal de choses qui remontent. Le résultat : cette comédie insouciante, au dialogue un peu bourru mais enjoué. Ce morceau de théâtre qui parle du théâtre.
Jacques Rosner
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