Architruc

Paris 19e
du 10 septembre au 23 octobre 2001

Architruc

Le Roi Architruc et son Roi Baga vivent et s’ennuient au Château. Ensemble, ils se chamaillent et se déguisent sans parvenir à s’amuser. Une évidence apparaît alors dans cette frustration perpétuelle : leur place est ailleurs…

   
Présentation
Note du metteur en scène

Une chambre. Dans cette chambre, un peu triste, un peu vide, un trône. Sur ce trône, un peu trop grand, un peu trop haut, un Roi. Et ce Roi qui est là attend, attend que vienne Baga, son ministre dévoué. Baga est aussi son ami. Il doit aider Archi à se distraire, à attendre le repas. Comme deux clowns, ils s’organisent un monde en décalage, se jouent la comédie, se cherchent dans des disputes sans suite. Conte charmant et absurde. Ces pantins désarticulés déambulent dans un espace clos, à la recherche d’un espoir, d’un tout petit espoir de course vers le dehors.

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Noir. Soudain une voix : douce, désabusée. C'est celle d'un roi qui s'offre en confession pour dire qu'il a regardé et qu'il a vu - qu'il a essayé aussi. Cette voix sans âge et sans visage laisse glisser un amer espoir de liberté pour disparaître, insensiblement, sous l'impulsion d'une boite à musique, joyeuse et enfantine. Alors seulement une lumière intimiste vient révéler l'espace de la scène : une chambre, au mobilier or et bleu ; là, un trône, démesuré ; là : un Roi.
Architruc de Robert Pinget se refuse aux caractérisations trop définies, trop immuables. Cette pièce demeure " indécise " : partagée ente le drame et la comédie, elle se déroule sur un rythme perturbé en permanence. Les tout premiers temps du spectacle donnent le ton : la gravité se masque sous les couleurs du jeu.
Ce texte est nourri de doutes sur le sens de l'existence, d'interrogations sur le monde, le mot et la mort. C'est un théâtre qui appelle, qui impose mais qui se laisse aussi toucher plus simplement : il y a certes beaucoup à chercher, à comprendre mais il y a aussi un don instantané qui se partage sans médiation ni barrière culturelle. Le doute, le rire, la compassion bercent sans effort le lecteur-spectateur et ce n'est qu'à son insu que l'angoisse ou la révolte peuvent s'immiscer en eux et les amener à réfléchir, à dénoncer.
C'est donc dans l'intimité d'une chambre que va se jouer - se rejouer - le drame de l'absurde, d'une société qui s'affole, du courage et de la conscience qui se perdent.
Architruc et Baga se trouvent dans une situation d'appels contraires : l'abandon de toute espérance et la volonté de vivre pleinement et d'agir avec courage. Pris entre ce désir d'aller vite, de changer " ça " et la lenteur des choses figées, ces deux clowns tristes s'enlisent dans une vie qui n'avance pas, qu'ils ne reconnaissent pas.
Alors le déguisement devient la seule alternative : pour être quelqu'un d'autre, quelqu'un. Sous la couleur vive du jeu, des costumes, des disputes amicales, s'élabore une ère où le rire est encore possible. Solution imparfaite pourtant. Car tout se joue en contre-jeu, par anti-phrase.
La chambre au mobilier or et bleu dévoile déjà les tensions contradictoires qui remuent les personnages et les dialogues : couleurs de la nuit étoilée, du pierrot qui dort et qui chante mais déjà couleurs froides et témoins du pouvoir, du gouvernement, des responsabilités étouffantes qui investissent tout l'espace - même celui de l'intime, du secret, du repos. Et si l'on rit, ce temps reste celui de l'attente - attente d'une décision, sûre, courageuse.
Lorsque la mort, abrupte, inattendue, entre dans la ronde aux tous derniers instants du spectacle, elle vient frapper celui qui a voulu braver son sort, vivre sa vie d'adulte avec ses rêves d'enfant. La société guerrière avec ses règles et ses systèmes est là qui nous guette, au moindre écart de liberté. La lecture d'Architruc nous jette alors au plus profond du tragique : il n'y a pas d'issue. Mais elle permet aussi de révéler la conscience héroïque de ce Roi, fait pour vivre de joies simples, qui décide de se lever malgré tout et de partir, homme enfin.
Alors, à la question " C'est quoi la vie ? " qui se glisse tout au long de ces pièces, à chacun des regards et des gestes hésitants, peut-être une réponse :
" L'homme ne peut décider de la marche du monde? Qu'importe... Il peut décider de ne plus marcher avec lui ".

Incipit vita nova / Ici commence une vie nouvelle, P.P. Ryga

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Sélection d’avis du public

Architruc Le 4 octobre 2001 à 18h54

La pièce est drôle et émouvante (vraiment!), bien rythmée, les décors et costumes sont biens vus, les acteurs sont convaincants. Du théâtre contemporain qui fait plaisir.

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Architruc Le 4 octobre 2001 à 18h54

La pièce est drôle et émouvante (vraiment!), bien rythmée, les décors et costumes sont biens vus, les acteurs sont convaincants. Du théâtre contemporain qui fait plaisir.

Informations pratiques

Bouffon Théâtre

26-28, rue de Meaux 75019 Paris

Accès handicapé (sous conditions) Buttes Chaumont Gare du Nord
  • Métro : Bolivar à 172 m, Jaurès à 236 m
  • Bus : Marché Secrétan à 147 m, Mathurin Moreau - Simon Bolivar à 197 m, Colonel Fabien à 210 m, Jaurès - Stalingrad à 267 m, Jaurès à 343 m
Calcul d'itinéraires avec Apple Plan et Google Maps

Plan d’accès

Bouffon Théâtre
26-28, rue de Meaux 75019 Paris
Spectacle terminé depuis le mardi 23 octobre 2001

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