Dans ce cabaret déjanté, trois personnages (nouveaux maîtres du monde) accompagnés de trois musiciennes (nouveau tiers-monde) se promènent sciemment à la lisière des genres (concert vivant, music-hall, théâtre d’intervention).
Ce spectacle aborde, sur un ton volontairement satirique à l’humour provocateur, les petits et les grands travers de notre humanité présente et de ses projets à venir. Il dresse, avec distance mais sans complaisance, le constat des grandes aberrations planétaires. Des textes et des chansons qui passent à la moulinette d’un rire salvateur la plupart des sujets sensibles de notre quotidien. Quand le rire fait réfléchir, comme le miroir en quelque sorte…
Le livret est constitué de tableaux. Pas de classique déroulement d'action. Pas de véritable continuité narrative. Sur des thèmes aussi actuels, il nous faut toucher un public d'aujourd'hui, et réaliser une sorte d'effet « zapping » et de surprise perpétuelle. Le jeu est celui du cabaret, un jeu direct au public, une occasion de créer un aller-retour interactif avec la salle.
Les personnages n'ont pas de réels parcours psychologiques. Ils sont avant tout présentateurs, porte-paroles, accusateurs ou avocats, promoteurs ou critiques, à la manière de « bonimenteurs » ou plutôt de maudits-menteurs !
L'histoire, car histoire il y a, est celle du rapport entre ces personnages, de leurs rapports de pouvoir, de dépendance, de séduction... Même s'ils sont d'accord sur tout, huit diables pour un seul monde, cela fait toujours sept diables de trop...
La musique est omniprésente, en accompagnatrice de textes chantés, en révélatrice d'images, en mélodrame. Plus qu'un soutien, la musique devient atmosphère.
Sont passés à la moulinette d'un rire salvateur la plupart des sujets sensibles de notre quotidien médiatique : le politiquement correct, le travailler plus pour gagner plus, la mondialisation, le libre-échange, les traders et la haute finance, la sécurité et l'identité nationale, les O.N.G et l'humanitaire, l'écologie politique et le développement durable, les O.G.M, le marché de la faim et la guerre de l'eau, les épidémies et les pandémies, les nouvelles guerres de religion et bien d'autres sujets brûlants des feux de notre enfer terrestre.
Laissons parler le bouffon shakespearien qui dort en chacun de nous. Moquons-nous du ridicule, du dérisoire, du superflu, rions du grave et du tragique. Révoltons-nous contre l'absurde, en en jouant nous-même, pour mieux le dénoncer. Déclarons ouverte la guerre des mots !
Notre espace de parole c'est le théâtre, la scène, le rideau rouge, couleur du diable et de l'Enfer ! Qui ne dit mot consent ! Il faut donc plus que jamais parler ! Et si en plus on peut vous le chanter, nous n'allons pas nous en priver.
Puisqu'une fois le mot dit, le maudit se révèle, nous retournons à l'endroit et à l'enfer les mots de la pensée unique et de la langue de bois ! Avant d'en pleurer, nous préférons en rire, car le rire fait réfléchir, comme un miroir en quelque sorte.
53, rue Notre Dame des Champs 75006 Paris