La nouvelle pièce de l’auteur de Stop the tempo et Kebab porte un regard mordant sur les ombres de notre temps. Cinq tableaux du futur autour desquels Gianina Carbunariu demande aux acteurs de réécrire en partie chaque soir leur propre histoire, un voyage dans l’écriture et dans notre imagination pour prendre la mesure de ce que nous avons peut-être déjà perdu.
Avec Avant hier après demain (nouvelles du futur), les nouvelles ne sont pas bonnes…
« Le contemporain est celui qui perçoit l’obscurité de son temps comme une affaire qui le regarde et n’a de cesse de l’interpeller, quelque chose qui, plus que toute lumière, est directement et singulièrement tourné vers lui. Contemporain est celui qui reçoit en plein visage le faisceau de ténèbres qui provient de son temps. » Giorgio Agamben
« (...) La question n'est pas de savoir si au cours des cent prochaines années il y aura un nouvel Auschwitz et un nouvel Hiroshima. Il y en aura. La question est seulement de savoir quels nouveaux noms seront frappés d'infamie et quelles nouvelles horreurs seront alors perpétrées. Ce sera parce que notre démocratie corrompt la forme dramatique - falsifie l'histoire dont nous avons besoin pour nous créer nous-mêmes. » Edward Bond
Traduction : Mirella Patureau.
Gianina Cãrbunariu est de cette génération de dramaturges femmes, qui comme Sarah Kane combat pour le sens de l'histoire et le sens de l'Histoire. Comme Edward Bond, elle sait que : " …toutes les révolutions sont inscrites au dos du calendrier " … Et elle ne cesse de tourner et de retourner, ce calendrier.
Avec Avant hier après demain (nouvelles du futur), elle est au coeur de notre recherche et de notre incertitude. Elle pose la question de la fonction et de la forme d’une dramaturgie d’aujourd’hui.
Qu’est-ce qu’une fiction écrite ? Qu’est-ce que le réel ? Quels effet les effractions du réel peuvent avoir sur une écriture « figée ». Pourquoi, alors que nous utilisons tous les jours le réel pendant nos répétitions, pourquoi, alors que les acteurs ne font que traverser jour après jour le réel de leur propre expérience, pourquoi, dès que nous commençons le processus de représentation, le réel disparaît pour laisser place à sa grimace… une réalité figée qui le singe, mais qui a perdu toute conscience ?
Quel est la part du récit dans notre imaginaire commun ? Quelle est la part de l’image ? C’est quoi une image ? C’est quoi proposer une image ? C’est quoi regarder ? Qu’est-ce que l’on regarde ? Comme le dit Marie-José Mondzain : « l’image peut-elle tuer ? »… Comment ça marche cette « maltraitance » par l’image ? C’est quoi une représentation ? C’est quoi l’histoire ? C’est quoi l’Histoire ? C’est qui un acteur ?
Elle propose un processus, un voyage dans l’écriture et dans notre imagination pour prendre la mesure de ce que nous avons peut-être déjà perdu. Avec Avant hier après demain (nouvelles du futur), les nouvelles ne sont pas bonnes…
Comme le dit encore Edward Bond : « … Nous devrions avoir peur du futur, nous y sommes déjà allés »… Et ici, là, des dates... celles de nos représentations… égrenées chaque jour, pour nous remettre au coeur de la réalité. Car ces dates feront désormais partie de notre histoire.
Christian Benedetti
" Je lègue à mes héritiers et aux héritiers de mes héritiers mon blog où l’on trouve des idées, des réflexions sur la vie et sur le monde, des notes prises à chaud sur des événements de ma vie. La proportion de sincérité est de 0,01 %. C’est une proportion très importante, si on tient compte que je me suis impliqué dans la politique depuis l’âge de 24 ans. "
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