La villa domine la baie des Anges, Nice, la mer et ses fantômes. Des meubles couverts de tissus rappellent l’âge d’or du film noir. Gérard boit et fume, whisky à gogo et volutes de cigare sous chapeau panama. Producteur, il réunit deux comédiens pour mettre en scène quelques fragments de la vie de son ami Dominique, retrouvé pendu dans sa chambre avec vue. Gérard est hanté. L’acteur et l’actrice improvisent sous sa direction, les liens se tissent et se nouent, jalousies, colères et passion. Cette Baie des Anges se transforme en polar à suspens avec scènes d’action, fulgurances comiques, élans de mélo. Les personnages déjouent comme ils peuvent les pièges tendus par leur mentor, mise en abyme d’un puzzle à reconstituer.
Producteur de cinéma, Faramarz Khalaj suggère à Serge Valletti le sujet qui l’obsédait, le deuil d’un ami proche, son impuissance devant la « douloureuse chronique d’une mort annoncée ». Acteur et traducteur de tout Aristophane, auteur alerte et marseillais de Jésus de Marseille ou de Balle perdue, Valletti compose ce portrait à clés et mystères d’un homme qui choisit de ne pas dépasser l’âge du décès de sa mère.
Comédien et metteur en scène, Hovnatan Avédikian dirige l’atmosphère étrange et poétique d’un trio sous tension, exploration envoûtante des zones d’ombre d’une vie écourtée.
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