Trois pièces essentielles du répertoire
Programme
Un voyage inédit
George Balanchine, Trisha Brown et Pina Bausch ont chacun marqué l’histoire de la danse en ouvrant des voies et des formes d’expression nouvelles.
Abstraction lyrique et évocatrice, la chorégraphie d’Apollon de George Balanchine instaure un dialogue direct avec la musique de Stravinsky. Dans O złozony / O composite, créé par Trisha Brown pour le Ballet de l’Opéra en 2004, les vers du poète polonais Czeslaw Milosz inspirent un langage où la complexité de la «post modern dance» se conjugue au vocabulaire classique.
Ces deux pièces élégantes et aériennes contrastent avec le mythique Sacre du printemps de Pina Bausch. Inscrivant la danse dans le sol, la chorégraphe met en scène des êtres qui luttent pour leur survie, sur un plateau recouvert de terre. L’énergie violente et désespérée qui se dégage de sa danse profondément théâtrale répond aux rythmes obsédants de Stravinsky.
Apollon
Musique : Igor Stravinsky
Chorégraphie : George Balanchine
O złozony/O composite
Musique : Laurie Anderson
Chorégraphie : Trisha Brown (Opéra national de Paris, 2004)
Élément de Scénographie : Vija Celmins
Costumes : Elizabeth Cannon
Lumières : Jennifer Tipton
Le Sacre Du Printemps
Musique : Igor Stravinsky
Chorégraphie : Pina Bausch
Scénographie, costumes et lumières : Rolf Borzik
Les Étoiles, les Premiers Danseurs et le Corps de Ballet
Orchestre de l’Opéra national de Paris
Direction musicale Vello Pähn
Ce spectacle offre un voyage inédit dans les univers de trois géants de la danse : George Balanchine, Trisha Brown et Pina Bausch. Les œuvres présentées donnent un aperçu des révolutions qui ont renouvelé les écritures chorégraphiques au XXe siècle : les formes hybrides et virtuoses du néoclassique, les jeux mathématiques de la postmodernité et l’exploration humaniste du théâtre dansé. Associées le temps d’une soirée, elles nouent entre elles un dialogue fécond qui souligne leur singularité autant qu’il révèle leurs affinités secrètes.
Apollon, créé en 1928 par les Ballets Russes et entré en 1947 au répertoire du Ballet de l’Opéra, témoigne de l’impact décisif que représenta pour George Balanchine la découverte de la musique d’Igor Stravinsky. Cette rencontre scella une vie de compagnonnage au service d’une musique invitant à l’épure et d’une danse libérée de toute narration, envisagée comme une visualisation de la partition musicale. George Balanchine, l’exilé russe qui trouva à New York un terrain innovant pour son art, a toujours gardé des liens privilégiés avec l’école française. De 1947 à 1975, il a transmis une vingtaine de ses œuvres aux artistes du Palais Garnier, marquant plusieurs générations d’interprètes.
O zlozony/O composite, créé en 2004 à l’Opéra par Trisha Brown, figure emblématique de l’avant-garde new-yorkaise, a marqué l’entrée de la « postmodern dance » au Palais Garnier, évènement d’importance tant pour les interprètes que pour la chorégraphe qui questionna intensément les conventions théâtrales. Dans cette pièce, Trisha Brown propose un travail expérimental de mise en mouvement de la poésie, où la danse est tissée à même les vers des poètes Czeslaw Milosz et Edna St. Vincent Millay. Aimant œuvrer par cycles, elle inaugure une tentative inédite de métissage du vocabulaire classique et du langage postmoderne. La musique de Laurie Anderson lui répond en écho, magnifiant les sonorités de la langue polonaise sous les cieux étoilés dessinés par Vija Celmins.
A l’inverse de ces deux pièces ciselées et aériennes, Le Sacre du printemps de Pina Bausch, créé en 1975 par le Tanztheater Wuppertal, laisse éclater sa puissance tellurique. La chorégraphe allemande s’éloigne de l’imagerie de la Russie païenne imaginée en 1913 par Vaslav Nijinsky et Nicolas Roerich. Son Sacre prend place sur une vaste étendue de terre mise en scène par Rolf Borzik. Vidé de toute référence ou anecdote, il dévoile une humanité brute en lutte pour sa survie, habitée tour à tour par des rites de solidarité ou de barbarie. Donnant à la violence rythmique de la partition de Stravinsky une réponse corporelle non moins bouleversante, Pina Bausch offre un spectacle où la théâtralité est au service d’un regard lucide sur l’homme. Le Ballet de l’Opéra est la seule compagnie au monde à qui elle aura confié deux de ses chefs d’œuvre, Le Sacre en 1997 et Orphée et Eurydice en 2004. Une transmission essentielle d’une artiste au regard fertile.
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Place de l'Opéra 75009 Paris
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