« Nya, mot arabe exprimant le fait de faire confiance à sa vie, m'est apparu ici comme un titre évident. Si quelqu'un porte en lui cette Nya, il va forcément transformer toutes les souffrances de la vie pour l'aider à exister, s'épanouir et donc s'ouvrir au monde. » Abou Lagraa
En arabe, Nya – titre de la nouvelle création du chorégraphe Abou Lagraa – signifie « faire confiance à la vie ». Elle donne le ton de cette pièce conçue pour et avec onze jeunes danseurs de la cellule contemporaine du Ballet national algérien. Cette cellule a vu le jour au printemps 2010 suite à une audition nationale menée par Abou Lagraa parmi les jeunes talents algériens.
Comprenant un pôle « formation » et un pôle « création », elle rassemble les danseurs en vue de solidifier leur technique hip hop tout en développant leurs bases classique et contemporaine. Nya comprend deux pièces : la première sera dansée sur Le Chant des Aurès d’Houria Aïchi tandis que la seconde s’appuie sur Le Boléro de Maurice Ravel. Entre les deux, c’est le « pont culturel méditerranéen » mis en place à travers cette création algérienne par Abou Lagraa qui prend corps et sens.
Le chorégraphe raconte comment ce mot « nya », lié au divin, est transmis par les parents aux enfants dès leur plus jeune âge et fait partie intégrante du vocabulaire de tous les jours. Avec ce talisman, celui qui aime autant la beauté pure des lignes que leur charge émotionnelle, compte bien souder les forces vives des danseurs pour donner une image offensive et généreuse de la jeunesse d’aujourd’hui.
Porté par Abou et Nawal Lagraa – Compagnie La Baraka en Résidence de production aux Gémeaux, mis en oeuvre par le Ministère de la Culture Algérien, le Ballet National Algérien et l’Agence Algérienne pour le Rayonnement Culturel, ce Pont a été imaginé comme un programme d’échanges et de coopération afin d’apporter un appui au développement de l’expression chorégraphique dans le respect de l’histoire commune qui est au coeur de la relation franco-algérienne.
Le coeur du projet est la création, en 2010, d’une Cellule Contemporaine au sein du Ballet National Algérien constituée de 13 danseurs recrutés lors d’une audition nationale parmi les jeunes talents algériens. Cette cellule, structurée autour de deux pôles indissociables que sont la formation et la création, permet d’offrir aux danseurs algériens les outils nécessaires pour s’épanouir au travers de l’art chorégraphique. (…) À l’image du parcours du danseur et chorégraphe Abou Lagraa, elle leur permet de toucher à différentes techniques pour atteindre l’état de danse, l’état de grâce.
« Relayés par une équipe de pédagogues et de danseurs, au travers d’objectifs pédagogiques clairs, nous aurons à coeur de susciter des vocations en partageant notre expérience. »
« Cette formation accélérée trouve ici toutes ses lettres de noblesse car c’est avec des danseurs disponibles techniquementet intellectuellement qu’un processus de création peut réellement s’enclencher. Ce pont culturel artistique algéro-français est ici le moyen et la chance de créer, d’imaginer et surtout de livrer au public une vision plus juste de la jeunesse d’aujourd’hui. Nya, mot arabe exprimant le fait de faire confiance à la vie m’est apparu ici comme un titre évident de sens. En effet, en Algérie, dès notre tendre enfance, nos parents nous transmettent ce mot qui est lié directement au divin et qui fait partie intégrante du vocabulaire de tous les jours. Si quelqu’un porte en lui cette Nya, il va forcément transformer toutes les souffrances de la vie pour l’aider à exister, s’épanouir et donc s’ouvrir au monde.
Cette création est composée de deux pièces distinctes, chacune baignée par deux musiques représentatives de la mémoire collective française et algérienne : Chant des Aurès d’Houria Aïchi et le chanteur Abderachid Marnis, Le Boléro de Maurice Ravel. Ces univers musicaux permettent le voyage entre les deux rives de ce pont méditerranéen. Les voix envoûtantes d’Houria Aïchi et Abderachid Marnis et le Boléro de Ravel aux mélodies orientales s’enroulent jusqu’à dévorer les corps des danseurs pour les emmener jusqu’à la transe. »
Abou Lagraa
49 avenue Georges Clémenceau 92330 Sceaux