Si naturel, si inhumain
Bruit de fond
La boucle
Blue
Presse
En 11 tableaux burlesques, décapants de loufoquerie et de cynisme, Blue.fr dépeint les absurdes dérives de notre société. La pub, les spams, les codes d’accès. Le culte du corps. La performance sexuelle. La phobie sanitaire. La recherche vaine de l’amour. La farce restera-t-elle drôle jusqu’au bout ? Un enfant doit naître, mais a-t-il sa place dans ce monde de dingue ?
Blue est seule, enceinte, ne sait rien de son passé ni de ceux qui lui ont donné cet étrange prénom. Elle mène son combat face à l’énorme machine du monde qui la broie. À travers elle, c’est toute la violence du monde qui vient péter au visage du spectateur, la violence sournoise et muette des petits riens de l’existence qui fait de nous tous des salauds en puissance. Dans ce monde absurde, bouffé par la publicité et la virile obsession de la performance, Blue, enceinte, rencontre Chips et Tosca. L'amour, elle y croit encore, elle y croit jusqu’au bout. Blue croit encore qu’elle peut changer le monde.
« C’est en plongeant le regard, dans un livre de photos, réalisé par un collectif de photographes appelé tendance floue, que j’ai pu mettre, pour la première fois, des mots sur ce que je ressentais depuis longtemps. Ce livre avait pour titre Nous traversons la violence du monde. Il contenait très peu d’images de réelle violence mais au contraire, des clichés de notre quotidien, ni plus ni moins. Un quotidien dont j’ai vu soudain jaillir l’extrême barbarie.
La violence dont je veux parler n’est pas celle des cités, pas celle des guerres ni celle du sang ou de la maltraitance. Je veux parler d’une violence plus sournoise, invisible, confortable, dangereusement envoûtante et si on sait en cerner le ridicule, franchement comique. Je veux parler de l’agression que représente la sollicitation perpétuelle de tous nos sens. L’accumulation d’informations, de papiers, de mails, de propositions, d’invitations, d’abonnements, tout ce qui est écrit, tracts, numéros de téléphone, panneaux, devantures de magasins, publicités, tout ce qui nous abreuve et dont on est gavés et qui crée une agression, bruits de machines, sonneries, alarmes, musiques.
Notre monde ne laisse plus de place au vide, et c’est ce qui nous tue.Or cette violence-là n’est pas le sujet de la pièce, elle en est le décor de la pièce, la toile de fond, ou plutôt le bruit de fond. Car elle apparaîtra de manière sonore sous forme d’agacements continuels de bruits incessants, les bruits de la ville, d’un club de gym, d’une sonnerie de téléphone, d’un métro qui couine, d’une ventilation, d’une cour de récréation ou d’un jardin d’enfant (berceau de la violence citadine où tout un chacun donne les armes à ses enfants pour « tuer » l’enfant d’un autre).
Plus de place pour le vide. Plus de place par conséquent pour la parole. Le monde fait tout pour couper les ponts de la communication entre les êtres en la remplaçant par la communication entre les machines. À l’aise dans le Chat ou par mail, efficaces pour régler les affaires courantes au téléphone, même au beau milieu d’une foule de témoins inconnus dans un bus ou dans la rue, les personnages sont perdus quand ils se retrouvent face à face. Ils ne savent plus se parler. Et lorsqu’ils le font, c’est sur un mode métaphorique et obsessionnel… Sous forme de boucle.
La boucle est la clé de voûte de la pièce. Elle est apparue, au cours de mes longues heures de réflexion solitaire, comme l’emblème de la violence dont je cherche à parler. La boucle au sens de répétition, au sens d’éternel retour, au sens de non-évolution, au sens où tout futur est vain. La pièce commence comme elle finit, en dépit de tout ce qui s’est passé entre temps. Les actions quotidiennes se répètent infiniment, se lever, sortir, aller au travail, faire l’amour.
La robotisation de l’existence, la machinisation du quotidien, allumer éteindre, entrer un code, un mot de passe, sécuriser, donner un numéro de carte bleue, sécuriser un code, sécuriser une porte, sécuriser un dossier… entrer sortir enregistrer… Quelle symphonie… alors, pour ne pas en crever, en rire, en faire un opéra, retourner contre lui le piège que nous tend le monde moderne en se servant de tous ces bruits pour en faire de la musique. Le monde tourne en rond.
Elle s’appelle Blue.fr par ce qu’elle est la blue note dans cet opéra-rock dans cet opéra-toc. La « blue note » est la note que les jazzmen ont coutume d’appeler ainsi parce qu’elle transforme une gamme classique en une gamme de blues. C’est celle qui donne la couleur, la personnalité de la gamme. Blue change le monde qui l’entoure. Elle transforme les hommes. Elle sonne différemment et ce faisant, fait résonner autrement tout ce qui, autour d’elle, sonne.
Blue est enceinte. Perdus dans les méandres de leur administration, Chips et Tosca ne l’écoutent pas et la méprisent. Blue, Tosca et Chips, qui n’ont aucun point commun, ne vont pourtant cesser de se croiser. Hasard de la vie ? Non. C’est la misère qui les réunit. Une misère financière, affective, intellectuelle. Le désir et le manque naissent entre eux. Leurs intérêts convergent. Et puis l’amour contre toute attente. Mais, à trois, l’amour, ça ne va pas toujours. »
Jean-Christophe Dollé
« Cet objet décalé regorge de trouvailles. » Télérama
« Un spectacle ovniesque à ne pas manquer, cyniquement drôle, intensément interpellant, et in fine salutaire. » Rue du Théâtre
« Inventif, original, drôle, haut en couleur, une heure vingt de connexion sans fil. » La Provence
« 3 comédiens brillants, loufoques et justes, une mise en scène colorée, ingénieuse et rythmée,un art de la suggestion et du comique, un texte à la fois cinglant, drôle et alarmant. Une belle satyre du quotidien. » Vivant Mag
« C’est drôle et émouvant car la violence décrite l’est sur un registre absurde, qui nous permet de croire en un monde meilleur. » Midi Libre
« Tout simplement étonnant, ce spectacle est inclassable et terriblement marquant. » L’Est Républicain
« Un spectacle ébouriffant. Trois comédiens excellents, un texte ciselé qui touche juste, le tout dans une mise en scène réglée au millimètre. On ne sort pas indemne de ce spectacle débluessolant. » L’Alsace Le Pays
J'ai assisté au spectacle samedi soir et je me suis régalée! très bon comédiens, un univers originel plein d'humour et de poésie aussi. Je le conseille vivement, ça sort du lot....
C'est en effet un spectacle très émouvant servi par de jeunes comédiens dans un théâtre au fauteuil agréable (peut être trop) j'ai bien aimé la mise en scène et le jeu des comédiens, j'aurai peut être souhaité un peu plus de profondeur dans le texte
Oui, vraiment ! De magnifiques comédiens, généreux et puissants. Un humour décalé et parfois grinçant. Des personnages aux ridicules attendrissants. Une chorégraphie réglée au millimètre et une fin... que je ne vous raconterai pas...
Ha oui c'est bien vrai, les 3 comédiens sont remarquables !!! Pour la fin, rire ou pleurer, je ne sais pas, mais en tout cas pendant le spectacle on rit aux éclats, on a même tendance à vouloir danser avec eux, la musique est tellement rythmée !
J'ai assisté au spectacle samedi soir et je me suis régalée! très bon comédiens, un univers originel plein d'humour et de poésie aussi. Je le conseille vivement, ça sort du lot....
C'est en effet un spectacle très émouvant servi par de jeunes comédiens dans un théâtre au fauteuil agréable (peut être trop) j'ai bien aimé la mise en scène et le jeu des comédiens, j'aurai peut être souhaité un peu plus de profondeur dans le texte
Oui, vraiment ! De magnifiques comédiens, généreux et puissants. Un humour décalé et parfois grinçant. Des personnages aux ridicules attendrissants. Une chorégraphie réglée au millimètre et une fin... que je ne vous raconterai pas...
Ha oui c'est bien vrai, les 3 comédiens sont remarquables !!! Pour la fin, rire ou pleurer, je ne sais pas, mais en tout cas pendant le spectacle on rit aux éclats, on a même tendance à vouloir danser avec eux, la musique est tellement rythmée !
Très belle pièce, bien chorégraphiée et surtout très bien jouée. Doit on rire ou pleurer à la fin???
Pour tout dire, il y faudrait des jours et des nuits tant il y en a à dire, redire, contredire, médire( !!!) prédire( un bon succès) . Ce fut un bien beau spectacle retournant, boulversant, touchant.Il me faudra le revoir en Avignon
1, avenue Junot 75018 Paris