Riche de l’un des plus beaux parcours de la danse française contemporaine, Catherine Diverrès n’a jamais cessé de s’interroger sur la qualité de la gestuelle, l’intériorité du mouvement. De son apprentissage classique, puis de sa fréquentation des maîtres américains ou de Mudra, l’école créée par Maurice Béjart, elle a gardé le goût des échanges.
Sa rencontre avec Kazuo Ohno, danseur japonais dans la mouvance butô, la marque à jamais. Aujourd’hui redevenue chorégraphe indépendante, Catherine Diverrès s’interroge sur l’expérience de la liberté, du dégagement de soi-même. « Aussi banal, anodin soit ce mot, il porte force de désir, de transmission, de durée… Et une certaine gravité », résume Catherine Diverrès. « Ainsi, c’est avec sérieux et un plaisir ludique que je me suis plongée dans la réflexion de ce que recouvrait l’ “encore” ».
On peut décliner à l’infini d’un passé recomposé le sens même de ce mot : répétition, persistance, restriction. Le mot « encore » nous parle de mémoire. C’est également le partage qui vient à l’esprit. La danse, ici magnifiée par un quintet d’interprètes, devrait dès lors s’emparer de cet Encor plein d’espoir qui claque comme un slogan utopique. Se laisser surprendre par les mots de Catherine Diverrès est une invitation pleine de promesses.
Philippe Noisette
1, Place du Trocadéro 75016 Paris