Charlotte Delbo, c'était l'élégance et la gouaille. Le champagne. Les amis. La solidarité. Sa pièce est l'histoire d'une femme qui perd tout dans la guerre mais sauvegarde sa tendresse. La grande Histoire télescope cette histoire d'amour et de résistance.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, un jeune couple de résistants, emprisonnés séparément, est réuni juste avant que l'homme ne soit exécuté. La femme sera déportée et en reviendra. Vingt ans après la guerre, elle rencontre un homme ; il est Allemand. Que vont-ils se dire ? Dans la mesure où l'oubli est impossible, mémoire et pardon peuvent-ils coexister ?
« Vous qui passez, bien habillés de tous vos muscles, je vous en supplie : faites quelque chose, apprenez un pas, une danse, quelque chose qui vous justifie, qui vous donne le droit d’être habillé de votre peau, de votre poil. Apprenez à marcher et à rire, parce que ce serait trop bête à la fin que tant soient morts et que vous viviez sans rien faire de votre vie. » Charlotte Delbo, extrait de Prière aux vivants pour leur pardonner d'être vivants.
Sur scène, l'éruptivité des acteurs, leur puissant engagement physique se veut l'écho de l'engagement à vivre des personnages, thème central de la pièce. C'est une danse, un tango que j'ai voulu donner à voir, à ressentir ; la danse dont parle Charlotte Delbo dans saPrière aux vivants pour leur pardonner d'être vivants. Sur le plateau, notre geste défend, contre un corps-objet, un sujet-corps : « Personne ne remplace personne » (Charlotte Delbo)
Boris Herszbojn, metteur en scène
5, rue de Blainville Paris 75005 Paris