Enfants rescapés du ghetto de Varsovie, Paul Felenbok et Wlodka Blit-Robertson sont les témoins vivants d’une histoire qu’ils souhaitent aujourd'hui transmettre, parce qu’ils ne l’avaient jamais fait. Leur témoignage, qui est le récit singulier de deux enfants dans la guerre, puis la construction de leur vie dans l’Europe de l’après-guerre, a été recueilli de la manière la plus simple qui soit par David Lescot, en parlant avec eux, dont les souvenirs sont restés, par la force des choses, extraordinairement précis et exacts.
Leurs témoignages croisés sont portés à la scène et donnés à entendre dans un dispositif dépouillé de tout effet spectaculaire. Deux comédiens, un homme et une femme, l’un qui interroge, et l’autre qui répond, tour à tour. Du théâtre, car la parole des témoins est portée par des acteurs, mais un théâtre-document, sans réécriture ni artifice, un théâtre au plus près du témoignage.
D'après les témoignages de Paul Felenbok et Wlodka Blit-Robertson.
Le spectacle a obtenu le prix 2014 pour la « meilleure création d’une pièce en langue française » du Syndicat de la Critique
« Homme de théâtre attentif aux questions d'histoire et de mémoire, David Lescot a trouvé un moyen très simple et très beau d'apporter ici sa pierre à l'édifice du souvenir. Il a recueilli le témoignage de deux anciens enfants du ghetto. Puis il a retranscrit ces entretiens « à l'état brut », pour en faire une partition de théâtre qu'il a confiée à un comédien et une comédienne. Ces artistes radieux, à peine quadragénaires, font entendre sur scène la parole de « Ceux qui restent» (c'est le titre du spectacle), sans décors ni costumes, mais avec une concentration et une précision fascinantes... Cela donne un objet théâtral d'une rare intensité. » Le monde
« Cette simplicité de la scénographie fait par conséquent entièrement reposer sur le texte et le jeu des comédiens un spectacle qui tient du document, du témoignage, et pourtant fait théâtre. » Martine Silber, Médiapart, 11 mars 2015
« Ce théâtre documentaire s’appuie sur deux acteurs remarquables. (...) Grâce à eux, deux petites voix semblent ainsi ressurgir du passé. Le rituel ne tient qu’à un fil tissé entre l’intense intériorité des comédiens et l’écoute concentrée de la salle. » Emmanuelle Bouchez, Télérama TT, 18 mars 2015
« Sa proposition (...) toute en délicatesse, est à la fois juste et simplement lumineuse. (...) Grâce à cette infra mise en scène et au talent des deux acteurs d’un tact infini, le théâtre s’insinue juste ce qu’il faut (...). Loin de tout pathos, il est là, désarmé et désarmant, dans son plus simple appareil. Laissant sortir de ces corps les mots faillibles de la mémoire. » Jean-Pierre Thibaudat, Mediapart, 11 mars 2015
« La dernière mémoire des camps est la mémoire juive, pour la simple raison qu'il y eut des enfants déportés. » Jorge Semprùn, extrait Une tombe au creux des nuages
Le 19 avril 2013 aura lieu le soixante-dixième anniversaire de l'insurrection du Ghetto de Varsovie après laquelle celui‐ci fut détruit. Il reste aujourd'hui en France à peine une dizaine de personnes ayant vécu dans le Ghetto de Varsovie.
Paul Felenbok fait partie de ces survivants, il avait sept ans en avril 1943. Ses parents furent emmenés, déportés et assassinés peu de temps après, lors d'un des nombreux changements de caches auxquels étaient alors forcés les Juifs de Pologne. Lui en réchappa, et après un séjour dans un foyer d'enfant à Lodz, fut envoyé par son frère aîné en France, où il grandit dans les maisons d'enfant de L'Union des Juifs pour la Résistance et l'Entraide, avant de bâtir une famille et d'embrasser une carrière scientifique à laquelle rien ne le prédestinait. Paul Felenbok a aujourd'hui 76 ans, il vit à Clamart avec sa femme Betty. Il a deux filles et cinq petits enfants. Il est astrophysicien à la retraite.
Le trajet de sa cousine, Wlodka Blit-Robertson, commence lui aussi dans le ghetto de Varsovie. Elle parvint à s'en échapper, quelque temps avant le soulèvement, avec sa sœur jumelle Nelly, en escaladant le mur d'enceinte à l'aide d'une échelle. Elle avait douze ans. Son père, lié au Bund, l'organisation socialiste juive, avait déjà gagné la Russie. Sa mère demeura dans le ghetto pour s'occuper du reste de la famille et fut exterminée par les nazis. Wlodka, séparée de sa soeur, resta cachée jusqu'à la fin de la guerre dans des familles de paysans polonais, avant de rejoindre son père à Londres. Elle y vit encore aujourd'hui avec son mari dont elle a trois enfants.
Paul Felenbok et Wlodka Blit-Robertson sont les témoins vivants d'une histoire qu'ils souhaitent aujourd'hui transmettre, parce qu'ils ne l'avaient jamais fait. Leur témoignage, qui est le récit singulier de deux enfants dans la guerre, puis la construction de leur vie dans l'Europe de l'après-guerre, nous l'avons recueilli de la manière la plus simple qui soit, en parlant avec eux, dont les souvenirs sont restés, par la force des choses, extraordinairement précis et exacts. Leurs témoignages croisés, nous avons décidé de les faire entendre, de les porter à la scène, dans un dispositif dépouillé de tout effet spectaculaire, de toute mise en scène, de tout protocole pathétique.
Deux comédiens, un homme et une femme, l'un qui interroge, et l'autre qui répond, tour à tour. Ce sera du théâtre, car la parole des témoins sera portée par des acteurs, mais un théâtre-document, sans réécriture ni artifice, un théâtre au plus près du témoignage.
David Lescot
très bien joué et si juste du point de vue historique. C'est un devoir de mémoire extraordinaire
Le sujet n'est pas joyeux, mais les comédiens (très justes, avec un minimum d'accessoires) réussissent à donner beaucoup de vie et d'émotion, sans pathos aucun, aux souvenirs des 2 rescapés. C'est un très beau travail, finalement toujours actuel, qui donne à réfléchir sur l'enfance, la mémoire, la faculté de survie et de résilience, les réseaux, les hasards heureux de la vie, la politique (entre la Pologne et la Russie), la liberté, l'accueil et la prise en charge des enfants réfugiés, orphelins et apatrides. Ceux qui restent peuvent encore parler et dire ce qui leur reste de souvenirs. Il faudrait être nombreux à les écouter.
Pour 2 Notes
très bien joué et si juste du point de vue historique. C'est un devoir de mémoire extraordinaire
Le sujet n'est pas joyeux, mais les comédiens (très justes, avec un minimum d'accessoires) réussissent à donner beaucoup de vie et d'émotion, sans pathos aucun, aux souvenirs des 2 rescapés. C'est un très beau travail, finalement toujours actuel, qui donne à réfléchir sur l'enfance, la mémoire, la faculté de survie et de résilience, les réseaux, les hasards heureux de la vie, la politique (entre la Pologne et la Russie), la liberté, l'accueil et la prise en charge des enfants réfugiés, orphelins et apatrides. Ceux qui restent peuvent encore parler et dire ce qui leur reste de souvenirs. Il faudrait être nombreux à les écouter.
106, rue Brancion 75015 Paris