Ponza, le nouveau conseiller à la Préfecture, s’installe en ville, avec sa femme et sa belle-mère. Mais qui sont-ils réellement ? La rumeur court. Tout le monde s’agite et chacun veut connaître la Vérité ! Que peut-on connaître de l’autre ? Quelle est cette force qui nous pousse à la curiosité, à ce désir de transparence ? Cette pièce de Pirandello résonne particulièrement aujourd’hui : à l’heure où l’information circule de façon instantanée et où l’information, vraie ou fausse, nous est accessible à chaque moment.
Chacun sa vérité nous rappelle la folie qui peut s’emparer de chacun de nous lorsque le désir de savoir devient obsession. Cette pièce, présentée comme une parabole en trois actes, nous dit aussi comment cette recherche frénétique oublie l’autre pour se concentrer sur son propre vouloir.
A propos de sa pièce, Luigi Pirandello écrit : « Je pense que la vie est une triste bouffonnerie. Nous portons en nous le besoin de nous tromper continuellement en créant spontanément une réalité (une réalité pour chacun et qui n’est jamais la même pour tous) qui de temps à autre se révèle à nous vaine et illusoire. L’homme qui a compris le jeu ne réussit plus à se tromper lui-même ; mais l’homme qui ne réussit plus à s’illusionner ne peut plus prendre goût ni plaisir à la vie… »
Dans Chacun sa vérité, Pirandello pousse l'idée jusqu'à nous dire que cette vérité ou bien n'existe pas, ou bien est insaisissable. Il s’amuse à créer des situations théâtrales
dont les tenants et les aboutissants échappent au spectateur et le propulsent entre le certain et l'incertain, entre la fiction et le réel.
80, Allée Darius Milhaud 75019 Paris