Pour Hamid Ben Mahi, qui retrouve le chemin de la création collective, l’heure n’est plus à l’exploration de la question identitaire. Après avoir longtemps été « dans l’urgence de dire », le chorégraphe interprète de Faut qu’on parle ! (créé en 2006 au Festival d’Avignon avec Guy Alloucherie) s’est émancipé des mots. En creusant le sillon d’une recherche corporelle sans paroles, il s’ouvre au grand défi de la danse hip hop : faire entrer ses pièces dans le répertoire chorégraphique.
Ainsi a-t-il conçu Apache comme un « concert corporel », inspiré de l’univers musical d’Alain Bashung. Sur scène, deux de ses musiciens phares (Yan Péchin, guitariste et Bobby Jocky, bassiste), ainsi que cinq danseurs (2 filles et 3 garçons), à qui Hamid Ben Mahi a, pendant un an, transmis sa gestuelle entre danse urbaine et danse contemporaine.
À charge pour ces derniers de faire passer, à travers des états de corps, des émotions d’hommes et de femmes, de rencontres et de séparations, tout en laissant transpirer une poésie instinctive, animale. Une danse de l’ordre du live qui renoue avec l’énergie des battles, sans omettre le sens du geste. À l’intersection du rock et du hip hop, il sera sans doute question d’amour entre les lignes.
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