Second programme consacré à la house dance en solo et à la « danse-théâtre » libératrice de Bintou Dembélé.
Comment rester soi-même ? Comment vivre ensemble quand la résilience des individus est soumise à une tension maximale ? Telles sont les questions que met en scène le chorégraphe Ibrahim Sissoko dans Le Jardin des cris, à travers l’évolution d’un homme dont les sens se troublent, qui se tourne vers son espace intime, pour renaître de racines nouvelles.
Avec S/T/R/A/T/E/S - Quartet, Bintou Dembélé, pionnière du hip-hop, évoque les manques et les ruptures d’une histoire sans transmission, qui bouillonne en elle depuis longtemps. Percussion des pieds des danseuses, improvisations de jazz et polyphonies d’inspiration africaine amplifient la tension, tout en donnant naissance à des gestes d’une infinie délicatesse.
Vingt-cinq années d’évolution dans la culture Hip Hop m’ont donné l’opportunité de voyager de par le monde. Comprendre et expérimenter la différence m’ont permis de donner du sens à la rencontre. J’ai été accueilli et j’ai noué des relations, afin de partager un art et une façon de l’exprimer.
Tous ces échanges m’ont évidemment nourri, mais ils m’ont également aidé à me construire artistiquement et techniquement.
J’ai pu forger un imaginaire et une identité artistique propre. L’enrichissement humain et philosophique m’a permis de créer une alchimie liant fortement ma personnalité et ma démarche chorégraphique.
Ces rencontres m’ont également permis de mesurer à quel point nous vivons une époque particulière. La concomitance et la fulgurance d’évolutions techniques, technologiques, sociétales et démographiques inédites transforment nos modes de vie.
Nos esprits sont façonnés, modifiant ainsi notre rapport au monde et aux autres. Dans ce monde d’accélération continue et d’hyper-connexion permanente, les identités sont questionnées, les modes de vie interrogés, la résilience des individus et des groupes soumise à tension.
N’est-il pas urgent de prendre du recul ? Comment rester soi-même, comment être soi-même ? L’ère des flux ininterrompus rapproche, uniformise sans doute, mais alimente également une vision qui crée des différences, source d’éloignement et non de ressources à activer.
Comment rapprocher les personnes et favoriser la reconnaissance de chacun ? En étant en paix avec soi-même, pour l’être aussi avec les autres.
Dans un monde qui a besoin de bienveillance, de compréhension et d’ouverture, la danse, qui se joue de synchronisation et de musicalité, est un levier de transmission d’émotions. Elle casse les barrières, donne un rythme, touche à un universel, au-delà des styles, des corps ou des personnalités.
Alors dansons ensemble.
Ibrahim Sissoko
Après Z.H (Zoos humains), qui, avec six danseurs mettait en lumière le mécanisme de l’imagerie coloniale et interrogeait ces périodes où l’exotisme humain s’exposait en cage, Bintou Dembélé se confronte à la mémoire, la sienne et son lien avec l’Afrique.
Là, c’est le corps qui est la mémoire-même de ce passé. Un passé qui l’habite au-delà de la conscience et de la connaissance. Passé fantasmé, passé silencieux, occulté par les siens, S/T/R/A/T/E/S est cette mémoire fractionnée où s’empilent les histoires de chacun. Le corps se déplace entre hier et aujourd’hui pour combler les manques. Comme une mémoire vive toujours brûlante d’actualité.
Sur scène, un cercle tracé à même le sol. Rituel inspiré de la culture hip hop qui rassemble toutes les expressions. Espace de liberté et d’échange où les quatre artistes vont initier des états de corps venus du hip hop et du krump – deux danses nées de cette impérieuse rage de vie – qui revisitent cette mémoire.
Bruit des corps, des respirations, frappes des pieds des danseuses, improvisations de jazz, de blues et polyphonies d’inspiration africaine font résonner la violence des tensions et des intentions tout en donnant naissance à des gestes d’une infinie délicatesse.
Avec S/T/R/A/T/E/S, Bintou Dembélé évoque ses manques et ses ruptures avec une histoire sans transmission qui bouillonne en elle depuis longtemps. Elle l’exprime non seulement dans ce titre ainsi fractionné que dans sa performance faite de séquences qui se lient et se relient au fil du spectacle.
S/T/R/A/T/E/S est une performance. Un terme qui pour moi est l’expression d’une liberté artistique qui ne détermine ni ne fige ce que j’ai envie de dire, qui permet de relier plusieurs esthétiques. Libre de ne pas cloisonner. Une liberté qui ne définit aucun lieu, aucun espace et aucun public spécialisé.
Bintou Dembélé
16, place Stalingrad 92150 Suresnes
Navette gratuite Paris - Suresnes : Une navette est mise à votre disposition (dans la limite des places disponibles) pour vous rendre aux représentations du Théâtre.
Départ de cette navette 1h précise avant l’heure de la représentation (ex. : départ à 19h30 pour une représentation à 20h30), avenue Hoche (entre la rue de Tilsitt et la place Charles de Gaulle-Étoile), du côté des numéros pairs. À proximité de la gare Suresnes-Longchamp (Tram 2), la navette peut marquer un arrêt sur le boulevard Henri-Sellier (à l’arrêt des bus 144 et 244 (direction Rueil-Malmaison), 25 minutes environ avant la représentation. Faites signe au chauffeur.
La navette repart pour Paris environ 10 minutes après la fin de la représentation, et dessert, à la demande, l’arrêt Suresnes-Longchamp, jusqu’à son terminus place Charles de Gaulle-Étoile.