En anglais, surtitré en français.
Mexico, 1951. Mariachis, tequila et héroïne. Au cœur de la fête, l’écrivain américain William Burroughs tue par accident son amour Joan Vollmer d’une balle dans la tête. Suite au traumatisme causé par ce drame, l’auteur publie, avec l’aide de ses amis Kerouac et Ginsberg, le roman Naked Lunch (Le Festin nu), censuré aux USA mais paru en 1959 en France.
Divagation dans les abîmes psychédéliques d’un junkie, monde distordu de créatures fantasmatiques, cette œuvre déstructurée éructe les mots d’une langue camée. Le spectacle éponyme de Club Guy & Roni se situe dans l’Interzone dont parle Burroughs dans son roman, une terre d’espoir sans peur, délivrée de toute crainte d’oser ou de s’aventurer hors des sentiers.
Sur une partition de Yannis Kyriakidis et un texte d’Oscar van Woensel – membre du collectif théâtral néerlandais Dood Paard –, c’est une véritable orgie qui est mise en scène, une polyphonie de voix difformes, une chorégraphie de corps acrobates et accrocs. Les treize interprètes sont impressionnants – musiciens, chanteurs, danseurs, parmi lesquels Igor Podsiadly, récompensé en 2014 d’un Swan pour cette performance.
Les deux chorégraphes de ce délire, Guy Weizman et Roni Haver, ont débuté avec la compagnie israélienne Batsheva Dance Company – qui a subjugué le public de Chaillot les saisons passées – et avec le chorégraphe belge Wim Vandekeybus, avant de s’établir à Groningen en 2002 et de rayonner en Europe. Ils présentent pour la première fois à Paris leur art fulgurant, entre urgence vitale et utopie lumineuse.
Mélanie Jouen
1, Place du Trocadéro 75016 Paris