Coeurs de vaches

Dans un enclos est enfermé un troupeau de vaches. Elles sont étiquetées, bonnes pour la viande, bonnes pour le lait. Leur devoir est d’engraisser sans trop stresser. Un miroir de notre solitude, de nos corps écroulés dans nos canapés, de notre incapacité à réagir et nous révolter devant la cruauté du monde - comme si elle était finalement admise, comme si notre tolérance ou nos passivités avaient fini par écorner notre faculté de penser autrement.

Cœurs de vaches est l’écriture du troupeau et ce troupeau est le personnage principal. Il est la métaphore de notre société et questionne la capacité du corps social à prendre conscience et à réagir.

Alliant texte, musique et chorégraphie, Cœurs de vaches permet sur scène d’aller loin dans l’absurde et le décalage : dans une ambiance de campagne paisible comme un « cabaret de la nature » reconstitué, le public suit le parcours de ces vaches qui vont à l’abattoir en chantant, acceptant leur destin, sans parvenir à se révolter ; ces vaches élégantes et sensibles, portées par l’énergie des onze comédiens, se donnent en spectacle joyeusement.

Travail chorégraphique Martine Harmel. Distribution en alternance.