Ripoll - Colonel Barbaque - était soldat de la guerre 14-18. Touché, blessé, il va mourir. Il est sauvé par le nègre M'Bossolo qui le porte sur son dos. Il est sauvé mais lui ne pourra sauver M'Bossolo, mort plus tard de la grippe espagnole. Ripoll se révolte : « Les nègres crèvent d'être venus chez nous. Ils crèvent de subir cette pluie qui vous glace les os. Et d'obéir aux ordres de cette guerre dans laquelle ils ne sont pour rien. Ils crèvent là. Par obéissance. Et générosité Et rien. Ni médaille. Ni merci.... Renverra-t-on les corps aux familles ? Non, ces nègres-là n'ont pas de famille. La patrie. Juste la patrie. Un cimetière municipal fera l'affaire. Je suis devenu noir en pensant que M'Bossolo allait avoir froid pour l'éternité. »
Ripoll démobilisé va tout quitter pour partir en Afrique à la recherche de la patrie de M'Bossolo. Il devient marchand, marchand de tout puis trafiquant d'arme. La révolte de Ripoll prend forme. Il deviendra chef d’une insurrection indigène.
Colonel Barbaque, baptisé ainsi par eux. Ensuite, c’est le parcours sanglant de Colonel Barbaque, la révolte est désespérée face à la répression française. Désespérée aussi est la fuite en avant de Ripoll-Barbaque.
« Alors ils m’ont fait boire la liqueur des nuits sans lune, ils m’ont apprêté la grqande pirogue de guerre et ils m’ont salué…Je l’ai bue cette nuit-là. Je savais que je n’y survivrais pas. Quelques heures plus tard, la fièvre s’était installée dans mon corps et elle ne m’a plus quitté… La fièvre m’emporte et me libère. Je ne suis plus colonel Barbaque. Pour la première fois depuis si longtemps, je ne suis plus l’homme aux mains de sang. La fièvre fait disparaître un à un tous ces hommes en moi : Barbaque, Ripoll, ils me quittent. Je reste comme nu… »
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