Cosi fan tutte, ou l’Ecole des Amants, est un dramma giocoso de Mozart un livret italien de Lorenzo da Ponte, créé le 26 janvier 1790 au Burgtheater de Vienne. Il marqua la troisième et dernière collaboration entre Mozart et Da Ponte, après Les Noces de Figaro et Don Giovanni.
A Naples au XVIIIe siècle, deux jeunes soldats emportés par un pari pris avec Don Alfonso décident de jouer un bon tour à leurs fiancées, en mettant en place un stratagème pour tester leur fidélité. Leur annonçant leur départ inopiné pour la guerre, ils se voient jurer fidélité éternelle par les belles. Mais sitôt partis, ils reviennent déguisés en Albanais, et mènent une cour assidue aux deux belles….
L’œuvre de Mozart doit beaucoup de son succès au livret de Da Ponte, magnifique exercice de marivaudage, auquel le génie de composition de Mozart donne les parures les plus splendides, enchainant des duos déchirants et des scènes cocasses, dans la meilleure tradition de l’opéra comique à la française et de l’opéra buffa napolitain. Plaisanterie qui tourne au drame, Cosi est une œuvre intime car tellement proche des passions humaines les plus secrètes, et exubérante car marquée, au travers des si nombreux et merveilleux ensembles, du sceau d’un désir de folie et d’extravagance. Les spectateurs sont emportés par la vigueur, la subtilité et l’élégance de la musique de Mozart, déclinant tous les sentiments de la condition humaine.
On ne peut nier que le thème semble l’exact miroir des Femmes Vengées de Philidor, donné à Vienne avec succès une décennie avant la composition de Cosi, et qu’Opéra Lafayette Washington présente en parallèle dans le même décor. Pour rendre cependant les deux œuvres plus facilement comparables, Cosi fan Tutte sera chanté en français : rappelons que c’était la règle en France jusqu’après la seconde guerre mondiale. Puis l’usage s’est perdu, tandis que chacun s’éprenait d’originalité : instruments anciens, langue originale, première version. Mais en route on perdit (en France pour le répertoire étranger) la compréhension directe du texte chanté. Certes, le surtitrage peut y pallier, mais entendre Mozart en français est une expérience passionnante, qui redonne une proximité entre le texte et l’auditeur qui ne passe pas par le tamis de la langue italienne (très ressentie par le public français, mais souvent à contresens…). On s’apercevra également mieux des différences (et des similitudes) d’écriture musicale entre les deux compositeurs. Un pari bien digne des espiègles Mozart et Da Ponte, si férus d’art français !
La distribution volontairement francophone choisie par Ryan Brown relève le défi avec brio : notamment Dorabelle/Dorabella (Mozart) et Madame Lek (Philidor) pour Blandine Staskiewicz (entendue avec bonheur à Versailles dans Alessandro de Haendel) et la mozartienne Claire Debono incarnant Dephine/Despina (Mozart) et Madame Riss (Philidor), mais aussi Bernard Deletré en Don Alphonse…
Avec l'Opera Lafayette Orchestra, Washington DC.
Direction : Ryan Brown
Château de Versailles, Place d'Armes 78000 Versailles
Entrée par la Grille d’Honneur. L'accès aux salles se fait par la Cour d'Honneur Porte B.
Voiture : Par l’autoroute A13 et A86, sortie Versailles Château.