Le jour du terrible séisme qui frappa le Japon, Maro Akaji et sa troupe répétaient L’homme de cendre. Troublante coïncidence, cette nouvelle création des Dairakudakan montre comment, dans une ville réduite en cendres par un cataclysme, des hommes renaissent à la vie. Alors que nous percevons généralement dans les pièces de cette compagnie un goût prononcé pour la parodie et l’outrance, la réalité a cette fois-ci dépassé l’imagination.
Mais les cendres ne sont pas seulement ce qui reste quand tout est consumé. Elles sont aussi le terreau fertile d’où, soudainement, éclosent des fleurs. Elles évoquent également la légèreté, l’apesanteur. Avec L’homme de cendre, Maro Akaji signe un magnifique hymne à la vie.
La compagnie Dairakudakan fêtera l’an prochain ses 40 ans. Depuis 1972, elle a largement contribué à la renommée internationale du butô avec ses créations baroques et spectaculaires où le grotesque côtoie le sublime. Cette année, ils nous présentent une pièce chorégraphiée par Ikkô Tamura, star montante du butô qui a notamment dansé pour Josef Nadj. Nous avons également le plaisir de voir enfin sur scène le leader de Dairakudakan, le grand Maro Akaji, dans Hai no hito qu’il a lui-même chorégraphié. Cette toute récente création résonne de façon troublante avec les catastrophes qui ont frappé récemment le Japon.
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