Murmures, grondements, grincements, glapissements et paroles inarticulées accompagnent les mouvements qui sont pris dans un rythme imprévisible. Ils reproduisent, à leurs façons, les sautes, courts-circuits et boucles obsessionnelles qui sont le propre de la pensée humaine. Digested Noise nous rappelle à bon droit, et non sans drôlerie, que la pensée a un corps.
Dans Not About Everything, quelqu’un entre sur scène et tourne sur lui-même. Il tourne comme une toupie inépuisable et monologue comme un fou, sur le désespoir et la société malade et les lois du showbiz et l’état de sa vie et G. W. Bush. Il parle et tourne et introduit dans ses cercles et ses discours sans fin de subtils jeux rythmiques – variations, accélérations, décalages – ou des contraintes complexes : parler à la salle, écrire. À quoi bon cette giration et ce soliloque frénétique ? À créer un point d’énergie, une sorte de trou noir, un mouvement qui attire tout à lui, toutes les pensées et tous les regards, un noyau vital.
17, boulevard Jourdan 75014 Paris