Fiévreuses. Éruptives. Débordantes. Les pièces de David Wampach ne prennent pas trente-six chemins pour empoigner les matières vivantes du monde, même filtrées par les savoirs de l'art. En 2017, son duo ENDO soulevait l'enthousiasme. L'artiste y révélait la dimension volcanique de certaines avant-gardes artistiques du vingtième siècle, aux sources de l'art-performance. Les théories pointues n'excluent pas l'urgence des actes percutants.
À présent, six interprètes, tout en diversités, prennent le relais dans sa nouvelle pièce, BEREZINA. La plupart d'entre eux et elles n'ont jamais collaboré auparavant avec David Wampach. Soit un ressort supplémentaire, pour une relation de pleine implication, de franche découverte. BEREZINA ? Brut, ce titre s'entend avec ses lointains échos de batailles, défaites et victoires, catastrophes à braver, mobilisations à convoquer.
Charger, déplacer, mettre en jeu : le plateau se saisit comme lieu des actions. Un grand principe y opère. À vue. Celui de la transformation. Il s'y pratique la couleur, le maquillage et le masque. Là, ne pas craindre un effet d'occultation, de dissimulation. C'est tout l'inverse, dans l'exacerbation d'une quête d'intériorité à vif, révélée, que retourne le masque. S'y dessine un univers de connexions et d'ouvertures, aux franges des hétérotopies.
Des espaces s'inventent. De transitions en transmissions, interprétations et ré-interprétations, les danseur·euse·s engagé.e.s avec David Wampach soulèvent une transe de consciences impliquées dans leur geste présent. Décidément non : même quand la danse n'illustre strictement rien, elle ne peut jamais se faire abstraite. Au contraire, toujours incarnée. Jubilation comprise.
Place Jean Jaurès 93100 Montreuil