Un jeune noble libertin, Don Juan, en permanence entiché de son valet, Sganarelle, vient de tromper Elvire. Pour l’extraire de son couvent, Don Juan lui a promis le mariage et l’a quittée sur-le-champ. Le jeune séducteur est en perpétuelle quête de nouveaux objets, ainsi qu’il nomme les femmes.
Poursuivis par les frères d’Elvire, Don Juan et Sganarelle prennent la fuite et entament un long périple au terme duquel ils découvrent le tombeau du Commandeur que Don Juan a tué peu auparavant. Prompt à tous les défis, le jeune rebelle pénètre dans le tombeau et invite la statue du Commandeur à dîner.
Celle-ci accepte d’un signe de la tête. L’aventure bascule, Don Juan est soudain mis en face de ce qu’il a toujours nié, provoqué et défié : Dieu…
Don Juan me fait penser aux idoles du rock qui brûlèrent leur vie dans tous les excès que la morale de leur époque réprouvait. Jim, Jimi, Kurt... Dom Juan est un défi. Un défi par sa popularité. Un défi par la multitude des versions qui se sont succédées depuis février 1665 où Molière donna la première au Palais-Royal. Et surtout, un défi que le personnage de Don Juan, lui même, lance à tous les metteurs en scène qui veulent s’y frotter.
La vérité sur ce personnage que l’on qualifie à juste titre de mythique : tout le monde l’a. Le problème c’est qu’elle est différente pour tout le monde. Alors, en partant du principe évident que l’unanimité ne peut être que le rêve d’un sot, j’ai décidé de prendre ce défi à l’envers.
À qui veux-je montrer la force de séduction, l’impertinence et le courage de Don Juan ? À qui veux-je insuffler la puissance de désobéissance, d’intelligence et d’impertinence de Don Juan ? À qui veux je montrer le paradoxe de cet homme qui donne des leçons et qui trahit ? À quel public veux-je me confronter parce que je considère qu’il peut encore changer le monde ? Aux jeunes, aux lycéens, aux adultes restés jeunes.
Une mise en scène simple, tranchée, sans concession, comme devraient être les jeunes, comme l’est Don Juan. La fuite permanente des deux personnages principaux me fait penser à un road movie. C’est bien un road movie.
Jean-Charles Raymond
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