L'action de Don Juan revient de guerre se situe dans la réalité politique et sociale de l'entre-deux-guerres. Ce sont "les années folles" C'est aussi et surtout en toile de fond, l'Allemagne vaincue et malade d'un trouble dont s'empare formellement l'expressionnisme, les débuts de la République de Weimar aux temps de la grande inflation (1919-1923).
La pièce est bâtie comme un triptyque qui fixe les trois moments d'évolution commune à la société allemande et au héros. Don Juan, soldat disparu qu'on croyait mort, revient de quatre années de guerre après avoir été grièvement blessé au physique comme au moral et atteint par la grippe espagnole. A l'automne 1918, il retrouve donc un pays d'où tous les hommes ont disparu, la guerre l'ayant laissé sans rivaux. Il part à la recherche de son ancienne fiancée, porté par un espoir nouveau
Le sort personnel de Don Juan est similaire à celui de la société allemande qui a manqué l'occasion de se renouveler par un travail sur les causes de la guerre et qui retombe ainsi dans ses anciens errements. Il sert exactement le projet d'Horvath de ne pas représenter l'individualité mais de concrétiser la tragédie d'une humanité qui a perdu ses valeurs.
"Je pense, toujours, avant coup, avant passage au plateau, à un théâtre de l'évidence. A une mise en scène de l'évidence. Je veux l'évidence (caractère de ce qui s'impose à l'esprit avec une telle force qu'il ne m'est besoin d'aucune autre preuve pour en connaître la vérité, la réalité)." D. Lanoy
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