Elias Leister a disparu

du 9 mars au 18 avril 2010
1h45

Elias Leister a disparu

Une femme flic en mal de maternité, un père prisonnier de son secret, une vieille folle dans la jungle, un militaire fatigué, une amoureuse de toujours : ils sont tous sur les traces d'Elias Leister. Et le spectateur aussi ! Un suspense théâtral autour de l'enfance perdue…

 

Un thriller poétique
Une suite de variations impressionnistes sur l'enfance
Une forme qui interroge la théâtralité
Une mise en scène de la trace et de l'empreinte
La compagnie

  • Un thriller poétique

Qu'est-ce qui pousse un gamin de dix ans à abandonner sa famille par une nuit glacée de plein hiver ? Pourquoi est-ce que plus tard, devenu soldat et envoyé en mission dans un pays du sud, il déserte brusquement et s'enfonce dans la jungle ? Et quand on le retrouve des années après, au coeur de la forêt, entouré d'une horde fantomatique d'enfants en fuite, n'a-t-il pas déjà disparu cette fois dans le monde troublant du rêve ?

Six personnages racontent l'histoire d'Elias Leister et de ses disparitions, six personnages en quête de vérité. Et le spectateur, appelé à s'identifier à chacun d'eux, est plongé peu à peu dans une sorte de thriller poétique, qui le confrontera lui aussi aux mystères de l'enfance…

Par la compagnie : Le Théâtre du Mantois
Accompagnée au piano par Chistian Roux

  • Une suite de variations impressionnistes sur l'enfance

C'est bien l'enfance qui est en question ici : au-delà de l'intrigue, la pièce est construite comme une suite de variations, libres et impressionnistes, autour des mythes liés à Oedipe - et naturellement aux intuitions freudiennes qui y sont attachées…

Variations sur l'enfance, sur le mystère et la douleur des origines, sur la bâtardise, sur l'angoisse de ne pas savoir…

Variations parallèles sur des questionnements autour de l'adoption et des traumatismes qu'elle peut déclencher aujourd'hui, mais aussi sur la tension des rapports nord-sud dans la façon d'appréhender l'enfance et la maternité…

Variations enfin sur l'enfantement, sur les contradictions dans le choix de porter un enfant, sur les blessures liées au désir contrarié - bref variations sur l'inconscient collectif et l'absurde et merveilleuse folie de "mettre au monde "…

  • Une forme qui interroge la théâtralité

L'écriture joue à décentrer les ressorts traditionnels de la théâtralité.

Le dialogue notamment, lieu coutumier de l'extériorisation des conflits, est presque totalement absent de la pièce. Le conflit ici est intérieur à chacun des personnages : l'intrigue se développe à travers une suite de jeux de focalisation plutôt proches des formes romanesques.

Mais ces focalisations fonctionnent à la manière de monologues entrecroisés – monologues où la parole et l'action se déploient dans un présent de théâtre, comme s'inventant au fur et à mesure, en ménageant le suspense.

Des monologues qui poussent par ailleurs à un rapport d'immédiate proximité avec le public : les personnages parlent en effet à la deuxième personne du pluriel (vous).

Ce qui suppose une adresse originale et directe au spectateur : un spectateur englobé en quelque sorte dans la représentation, impliqué dans l'intrigue et dans la conscience de chacun des protagonistes.

Un jeu en tension autour du personnage

Ce "vous" participe aussi, bien sûr, d'un jeu d'aller-retour entre les comédiens et leurs personnages.

D'une certaine façon, nous avons plus affaire à des silhouettes ou à des "figures", qu’à des personnages traditionnels.

Cela ne suppose pas une désincarnation ou une quelconque abstraction. Au contraire, l’engagement physique et émotionnel de l’acteur est complet. Il s’agit toujours de maintenir une tension dans la façon d'aborder le “personnage“, entre incarnation et distanciation, qui permet d’éviter l’écueil de la psychologisation, tout en laissant la place à l’émotion.

  • Une mise en scène de la trace et de l'empreinte

Cette tension fait que le comédien est en quelque sorte "à la recherche" du personnage – une recherche parallèle à la quête de vérité qui sous-tend la pièce : vérité sur les disparitions d'Elias Leister, et vérité intérieure à chacun.

C'est donc à une mise en scène de cette quête parallèle, dans la forme et dans l'intrigue, que le spectateur est invité.

Une grande table sert d'appui à cette quête : une table qui organise l'espace scénique, permettant notamment de suggérer les différents lieux de l'intrigue.

Une table où les comédiens viennent témoigner, comme "à la barre" d'un tribunal ; une table sur laquelle ils s'emparent des accessoires de jeu, comme autant d'indices et d'éléments d'une reconstitution. Une table d'inventaire en quelque sorte – et c'est bien sûr les univers de Boltanski ou de Kiefer qui sont évoqués dans cette démarche, comme pour une mise en scène de la trace, de la mémoire, de l'empreinte.

Cette démarche basée sur l'inventaire, sur la convocation de traces et d'empreintes accompagne le processus de déréalisation qui gagne la pièce au fur et à mesure de ses parties : passage de la réalité au cauchemar, au mythe ou à l'inconscient collectif, qui fonctionnera à partir des éléments tangibles de la mémoire.

  • La compagnie

Le Théâtre du Mantois, implanté à Mantes-la-Jolie, mène une action de fond qui touche l’ensemble d’un territoire situé à l’ouest des Yvelines. Au-delà d’une activité de création en plein essor ces dernières années, la compagnie y effectue un important travail de développement cult urel mais aussi une action de diffusion essentielle, en assurant :
- la direction artistique d’un festival rayonnant dans l'ensemble de la Vallée de la Seine, depuis 1990 : Les Francos (festival jeunes et tous publics) ;
- la direction artistique de la salle de La Nacelle à Aubergenville, devenue en 2007 Scène conventionnée pour les Ecritures Contemporaines et la création Jeunes Publics.

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Informations pratiques

Théâtre 13 - Glacière

103A, bd Auguste Blanqui 75013 Paris

Accès handicapé (sous conditions) Bar Restaurant
  • Métro : Glacière à 186 m
  • Bus : Glacière - Auguste Blanqui à 121 m
  • Accès : par le mail au 103A, bvd Auguste Blanqui ou par la dalle piétonne face au 100, rue de la Glacière

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Théâtre 13 - Glacière
103A, bd Auguste Blanqui 75013 Paris
Spectacle terminé depuis le dimanche 18 avril 2010

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