Elsa, l'étrangère
Pourquoi un spectacle sur Elsa Triolet ?
Questionnaire de Proust aux auteurs
Les textes utilisés pour ce spectacle sont extraits de :
Opinions
Une salle ouverte sur un parc, c’est la nuit qui rendra incertaines les frontières entre la veille et le rêve, unité de temps, de lieu, d’action, une femme, une jeune fille, un poète, ce qui fut se mêle à ce qui est, les rêves tournent dans l’air nocturne, les dénudant et les masquant. Le déroulement du spectacle, quant à sa construction, est inspiré du roman d’Elsa Triolet : Le rossignol se tait à l’aube.
Pourquoi un spectacle sur Elsa Triolet ?
Romancière, conteuse, moraliste, sa liberté c’est d’inventer un monde d’où ses personnages surgissent, nous poursuivent, nous bouleversent, une œuvre véritable, n’en déplaise à certains … Cette femme célèbre, célèbre surtout pour avoir inspiré l’un de nos plus grands poètes, a payé cette gloire par l’aimable condescendance et parfois même la haine avec laquelle on a commenté ses écrits. J’ai donc souhaité réparer ce que je considère comme une injustice et faire partager une émotion en faisant entendre ma part de l’histoire d’Elsa.
Après Simone WEIL et Federico GARCIA LORCA, Elsa TRIOLET, trois vies, trois œuvres, mises dans l’espace théâtral. Ces " Trois-là " ne rêvaient pas d’un nouveau monde, mais d’un autre monde … Ils furent des guetteurs de l’aube.
Trois comédiens : l’auteur, Elle et Lui évoquent pour nous des lambeaux de souvenirs. Peut-on ainsi reconstituer une vie ? Non ! mais peut-être faire entendre les palpitations secrètes d’un cœur. " Une salle ouverte sur un parc, c’est la nuit qui rendra incertaines les frontières entre la veille et le rêve. " Elsa Triolet – extrait du Rossignol se tait à l’aube (Editions Gallimard)
Quelques meubles de jardin de couleur indéfinie comme effacée par le temps. Présence d’un fauteuil en rotin, refuge de l’auteur (enfance, voyages). Quelques feuillages évoquant la nature et symbolisant l’écriture, un cahier bleu, bleu comme les yeux d’Elsa. " Ce qui fut se mêle à ce qui est " . Elsa Triolet – extrait du Rossignol se tait à l’aube (Editions Gallimard)
Deux comédiennes pour un seul personnage, l’auteur, celle qui au soir de sa vie se souvient, raconte. Elle, l’enfant, la jeune femme.
" Les rêves tournent dans l’air nocturne les dénudant et les masquant " . Elsa Triolet – extrait du Rossignol se tait à l’aube (Editions Gallimard)
Un comédien, est-ce un passant ou le poète à la recherche de la femme aimée et disparue ? " Certains m’ont parfois reproché d’éprouver une tendresse manquant
d’objectivité pour les auteurs dont j’ai tenté de raconter la vie. Pardonnez moi, j’aime aimer. "
Claude Darvy
Metteur en scène et comédienne
Questionnaire de Proust aux auteurs
Elsa TRIOLET
Quel est, pour vous, le comble de la misère ? D’être une exilée.
Votre idéal de bonheur terrestre ? Vivre en confiance. Sur une île déserte.
Quel est votre personnage historique préféré ? Il est à naître.
Votre qualité préférée chez l’homme ? Le charme du génie.
Votre qualité préférée chez la femme ? Le charme du génie.
Qui auriez-vous aimé être ? Pas autre chose, mais en mieux.
Comment j’aimerais mourir ? En connaissance de cause.
Ma devise ? Je n’en ai plus l’ombre.
Louis ARAGON
Quel est, pour vous, le comble de la misère ? La misère.
Votre idéal de bonheur terrestre ? L’amour qui ne finit pas.
Quel est votre personnage historique favori ? Saint-Just.
Votre qualité préférée chez l’homme ? La fidélité.
Votre qualité préférée chez la femme ? Ce qui la rend supérieure à l’homme.
Qui auriez-vous aimé être ? N’importe qui d’autre.
Comment j’aimerais mourir ? Autrement.
Ma devise ? Vous voulez rire …
Les textes utilisés pour ce spectacle sont extraits de :
Elsa Triolet
Le cheval roux - Le rossignol se tait à l’aube - L’inspecteur des ruines – La mise en mots – Bonsoir Thérèse – Fraise des bois – Maïakovski – Le Cheval blanc – Cahiers enterrés sous un pêcher – Le petit brun – La valse des juges – Dans une charcuterie.
Louis Aragon
La diane française – Les yeux d’Elsa – Le crève-cœur – Le fou d’Elsa.
" La comédienne Claude Darvy, qui a déjà su, avec bonheur, mettre en espace théâtral l’énigme en profondeur que furent la vie et l’œuvre de Simone Weil, puis de Federico Garcia Lorca, qu’elle considère aussi comme des " guetteurs de l’aube " , s’est attachée à démêler le fil d’Ariane des contradictions éclairantes de l’extraordinaire destin vécu par Elsa, l’étrangère en symbiose avec Louis Aragon. "
Roger Maria – L’HUMANITE
7 juillet 97
" Claude Darvy nous propose un hommage à Louis Aragon, surtout, à Elsa Triolet. Son travail est incontestablement généreux et intéressant. "
Jean-Luc Jeener – LE FIGARO MAGAZINE
12 juillet 97
" Cette pièce subtile et nostalgique nous fait redécouvrir l’une des figures les plus marquantes de ce siècle, de celles qui, bien avant d’être épaulées par le féminisme, ont montré qu’il était bon d’être une femme. "
LE JOURNAL DU DIMANCHE
17 juillet 97
" Un spectacle qui rend compte de la richesse d’écriture de la première femme distinguée par le prix Goncourt, alliant le quotidien à la magnificence. La mise en scène devient chorégraphie pour que dansent les mots et les trois acteurs, parfaits, vous donnent à croire que l’auteur est là parmi nous. Une pièce qui mélange avec brio les mots et vers du couple célèbre. "
Yonnel Liegeois – L’HEBDO
10 juillet 97
53, rue Notre Dame des Champs 75006 Paris