Est-ce-que ce qui est loin s’éloigne de l’être humain ?

Présentation
Programme soirées Oskar Schlemmer

Présentation

Trio dansé par Brigitte Asselineau, Raphaël Cottin et Yarmo, cette pièce est à la fois une approche et une sorte de plan de coupe de l’œuvre picturale et chorégraphique d’Oskar Schlemmer .

D’une durée de 45mn, sa composition s’inspire, mais d’une manière toujours indirecte et allusive du corps, du sens de l’espace et, surtout, du temps propre au créateur du Ballet triadique. Ce temps est singulier : il semble immobilisé mais concentre aussi une richesse de mouvements et de gestes très purs, très dessinés, dont les vitesses sont déduites par les corps-mêmes. Cette géométrie, profondément réfléchie par Schlemmer, est toujours menacée par une sourde décomposition, par une forme d’évanescence, de trouble d’espace que sa peinture a portés au regard mais que ses scénographies conjuraient. Cette approche est, elle, obligée de tenir compte de ce fond informel et la conjugue comme un contre-point nécessaire, presque sur un plan dramaturgique, à la compréhension de cette œuvre.

L’œuvre de Schlemmer se crée et se dessine sur un fond que hantent le Romantisme allemand, l’Expressionnisme et l’Abstraction la plus radicale, en s’en distinguant singulièrement. Pour s’approcher, ne serait-ce qu’un instant, de cette œuvre, la frôler, l’invoquer et l’évoquer, il était inévitable d’être traversé par ces mouvements contraires afin que le temps, relativement ralenti qui s’y développe laisse transparaître des " instantanés schlemmeriens " - des moments de visitation vécus et perçus comme d’intimes et rares moments de reconnaissance.

D’où le choix des musiques qui filtrent et soulignent d’ailleurs cette approche chorégraphique : Liszt, Schubert, Webern et Hindemith. D’où la présence à la fois découpée et fluide des lumières de Françoise Michel.

Cette chorégraphie sera précédée d’une triple introduction à l’univers de Schlemmer au travers de projections de films, d’une création de trois danses courtes par Brigitte Asselineau, Raphaël Cottin et Yarmo inspirées de la Danse des bâtons et de la Danse du métal, et de la lecture de textes.

Programme soirées Oskar Schlemmer

La présentation de la chorégraphie de Daniel Dobbels Est-ce que ce qui est loin s’éloigne de l’être humain ? sera précédée d’une triple introduction dont les éléments sont :

- la projection de trois films courts où l’on pourra voir un extrait du Ballet triadique dans une version datant de 1924-26, un extrait de Mensch und kunstfiguren et un passage d’une reconstitution de la Danse des bâtons par Gerhardt Böhner. Projection suivie de celle d’une reproduction de Fünf Figuren in Raum (tableau de 1925, dont la temporalité a inspiré la création de Est-ce que ce qui est loin s’éloigne de l’être humain ?).

- trois approches abstraites, intérieures si l’on peut dire et donc trois formes de reconstitution de La Danse des bâtons et de la Danse du métal dansées par Brigitte Asselineau, Raphaël Cottin et Yarmo, de 3 à 4 minutes chacune.

- de lectures de textes (de Schlemmer ou d’autres auteurs) toujours concises, faites par Daniel Dobbels.

Cette triple introduction, dont le sens est de mieux amener le spectateur au silence de la chorégraphie, à ses choix esthétiques et à la nature de son espace, fait écho à cette pensée de Schlemmer lui-même :

" La danse est libre et prédestinée à pénétrer en douceur les sens de nouveauté : elle est masquée et, avant tout, discrète . " (1922)