Le jazz, la poésie. Deux mondes liés au souffle, à la respiration, à ses cadences et à ses rythmes. Deux mondes libres, qui ne gardent aucune sonorité prisonnière. En quête de la note bleue, celle qui chante et enchante, Mimi Lorenzini et ses musiciens revisitent par la grâce de leur jazz quatre poètes contemporains (Yves Buin, Zéno Bianu, Jean-Luc Debattice, Claude Pélieu), et Zéno Bianu, Denis Lavant et Gérard Siracusa nous invitent à explorer leur Constellation des voix.
12 mars : Soirée Yves Buin - Fou-l’Art-Noir
Placé sous le sigle de Fou-l’Art-Noir, écrit inclus en 1973 dans le collectif « De la déception
pure, manifeste froid », l’ensemble des textes qui sera lu a pour filigrane la musique du
monde et le jazz. Il témoigne d’une diversité d’explorations de la part de l’auteur au travers de
la fiction parodique,de la poésie,de l’approche méditative,de l’improvisation lyrique et traduit
un regard sur le monde, étonné, amusé et lyrique. Les textes couvrent deux décennies,
du début des années 70 aux années 90, où au temps de la jubilation a succédé celui du réalisme
morose.
13 mars : Soirée Zéno Bianu - Déploration de Chet Baker
D’une langue à l’autre. D’un monde à l’autre. Dans un monologue écrit « au fil de la chute »,
Zéno Bianu prête ici sa voix à Chet Baker, le grand trompettiste de jazz, mort en 1988,
tombé (volontairement ? involontairement ?) d’une fenêtre d’un hôtel d’Amsterdam.
Ce texte-confidence, médiumnique et chaviré, est porté par les modulations éruptives de
Mimi Lorenzini et de ses musiciens, qui reprennent et métamorphosent, dans une création
inédite, les thèmes chers à celui qu’on a pu appeler le « James Dean du jazz ».
14 mars : Soirée Jean-Luc Debattice - Ni plus ni moins
La poésie de Jean-Luc Debattice s’assume dans son lyrisme heurté, haletant, parfois
porté au rouge. On y retrouve l’auteur-compositeur de chansons à tonalité rock
avec plus de radicalité et de portée dans ses révoltes, un sentiment d’errance où
l’être se cherche au milieu d’un bric-à-brac de prothèses identitaires, le tout sur
fond d’humour noir.
15 mars : Soirée Claude Pélieu -
Les racines rouges du ciel
Cette voix singulière née en 1934 et disparue dans l’état de New York en 2002
nous étonne aujourd’hui par sa fureur « américanoïaque » mêlée d’hédonisme
baba, sa jubilation iconoclaste contre un monde technologique grilleur de neurones,
et une mélancolie d’où s’échappent des cut-ups foutraques et des éclats
visionnaires. L’Orchestre de l’extase est là pour en témoigner, dans l’énergie de
l’improvisation verbale et musicale, sur un poème fleuve de Pélieu datant de 1972,
extrait de Jukeboxes aujourd’hui introuvable.
Passage Molière - 157, rue Saint Martin 75003 Paris