Présentation
Programme provisoire (mars 2002)
Note d’intention
La compagnie du Théâtre du fust
Extraits de presse
Avec Jacques Bourdat, Thomas Poulard, Jean Sclavis, Emilie Valantin et les jeunes musiciens du Conservatoire National de Musique de Région
d'Aubervilliers-La Courneuve, sous la direction de Jacques Saint-Yves (violon) :
Emilie Berthod, violon
Nicolas Fabre, clarinette
Felipe Gonzales Agell, clarinette
Yi-Ching Ho, contrebasse
Mathieu Petit, contrebasse
Alexia Tiberghien, violon
Ce spectacle de marionnettes ne sadresse pas aux jeunes enfants mais peut être vu par des enfants à partir de 7 ans en compagnie des adultes.
« Emanciper la marionnette donne un souci fou... parce que, bien sûr, nous continuons à la soutenir par en dessous ou par en dessus. Elle revendique son droit à l’infini ; à nous de trouver comment lui laisser le premier plan dans la lumière, en la prenant avec des pincettes. Pour jouer dans la cour des grands, il lui faut de la littérature et surtout un air d’aujourd’hui : après trois petits tours salutaires dans l’histoire de l’art, elle choisit de rester figurative... » Emilie Valantin
Textes pressentis
• Le Petit tas, de Vladimir Maramzine
• La Conférence, adaptation du Sermon, d’après les contes de Nasr Eddin
• L’Offre d’emploi, de Harold Pinter (version intégrale)
• La Pupille, de Fagan (1734) (La pupille refuse de se marier avec un jeune homme
parce qu’elle aime Ariste, son tuteur - extrait - adaptation en cours)
• Savoir vivre, adaptation de L’Habit, d’après les contes de Nasr Eddin
• La Leçon de Théâtre, extrait de L'Irrésistible ascension d'Arturo Ui de Bertolt
Brecht (adaptation par coupes)
• La Brouette, de Richard Parker (adaptation par coupes)
• Le Conseil des Sages, (sous réserve) : variation très libre, « à la lyonnaise » de
Nasrudin et les sages
• Mon Fils, de La Vergette (texte lyonnais)
• Un Certain Monsieur Belzé, de John Collier (version intégrale encore à l’étude)
• Le Défi,de Javier Tomeo
Pourquoi et comment un nouveau choix de textes pour « marionnettes en castelet » ou « préoccupations littéraires des montreurs de marionnettes ». Depuis la création des Castelets de Jardins et d’Hiver en 1995, nous n’avons cessé d’augmenter le répertoire en le diversifiant. En 2002, à l’interpellation du Théâtre de la Commune d’Aubervilliers, nous avons entrepris - avec enthousiasme - de renouveler complètement le programme sur un sujet " imposé ". Nous avions dans les tiroirs un immense fichier de textes qui attendaient l’occasion d’être montés en marionnettes à gaine (ou assimilées), en court métrage d’animation, en « travaux d’acteurs ». La nature du thème proposé par le théâtre de la Commune, assorti des perspectives psychologiques et philosophiques ouvertes par Didier Bezace dans L’Ecole des femmes, me paraissaient déjà très proches de nos prédilections personnelles… Or, concrètement, presque aucune des histoires en réserve ne trouva sa place… pas plus que les innombrables pages de nouvelles et de textes théâtraux récemment parus que nous avons explorés pour ce projet : situations ébauchées, manque d’action, d’appui concrets sur des accessoires signifiants, et surtout absence de chute ont déçu notre optimisme premier.
Pourtant la littérature passée et actuelle ne manque pas de souvenirs d’enfance, de scènes d’école ou de collège… Mais notre susceptibilité de marionnettistes qui s’échinent à sortir ce moyen d’expression du domaine de l’enfance ne pouvait accepter les scènes de classe que sous la condition express qu’elles soient formatrices… pour l’adulte ! (C’est le cas pour la mère du Petit tas et pour l’enseignant de La Brouette ). C’était bien pour rester dans la sphère de l’adulte que dès le départ, nous avions donné pour sous-titre : Formation continue à notre nouveau programme ! et un an plus tard, comment ne pas privilégier cet aspect de la vie sociale, par les temps électoraux qui courent ?…
Deux séquences l’évoqueront directement ; l’une proposée par Pinter, l’autre adaptée par nos soins d’une petite histoire du sage Nasr Eddin. Cependant, il n’était pas question pour nous de nous appesantir uniquement sur la formation continue, et de transformer le spectacle en « théâtre d’entreprise » relevant du Ministère du Travail et des Affaires Sociales !… (Quoique nous ayons été tentés par quelques pages acérées sur les cadres, de R. V. Pilhes à Houellebec, mais certaines anecdotes, tout compte fait, relevaient plus du langage cinématographique ). Pour élargir le sujet, nous avons reparcourus les dits « romans d’apprentissage » romantiques ou modernes, lesquels, hélas, ne nous fournissaient pas de séquences « exploitables » en dehors de leur contexte introspectif étiré. Il a donc fallu adapter et réécrire.
C’est une citation de Fichte qui a guidé notre choix de textes et leur mise en marionnettes : " Tous les animaux sont achevés et terminés, l’homme seul est seulement indiqué et esquissé… Chaque animal est ce qu’il est. L’homme seul, originairement n’est absolument rien. Ce qu’il doit être, il lui faut le devenir …" (Fondement du droit naturel ; p. 95, 1795). Le « caractère propre » de l’homme est précisément sa « capacité à être formé ». De ce point de vue, toute péripétie dans la vie d’un individu contribue à sa formation jusqu’à la mort, et notre montage de textes aurait pu être facile … Or, pour nous sauver de tant de simplicité, il se trouve que la vie apparemment n’est pas si efficace que ça, et que c’est l’imperméabilité des individus à ses leçons… qui nous enseigne (et nous divertit) le plus ! Même et surtout quand il a l’espoir de s’améliorer… Arturo Ui, par exemple… J’opposerai donc au "méliorisme " de Fichte l’ironie d’un Clément Rosset sur les vains espoirs des activistes de l’amélioration… et les forcenés de la croyance en quelque chose (de flou, si possible)…
Voilà pourquoi les histoires de Nasr Eddin nous proposent des schémas irrésistibles, adaptables à la société contemporaine, avec des exemples de comportements inattendus face à la réalité. Et c’est aussi pour rendre notre propos non seulement dubitatif, mais joyeusement pessimiste, que nous vous prions de reconnaître dans les personnages qui changent les décors, présentent les titres et préparent les accessoires, bref ! président à l’action des personnages : les Sirènes de l’Amélioration…
La Pupille de Fagan aura un statut un peu à part dans cette organisation. Nous avons trouvé ce texte en mars 2002, au moment où débutaient les tournées décentralisées de L’Ecole des Femmes, et nous n’avons pas résisté au plaisir de monter une réduction de cette curiosité littéraire, en écho inversé aux sentiments d’Agnès pour Arnolphe. L’analyse de la situation d’" apprentissage " révélera seulement la difficulté de surmonter l’aveu d’un attachement hors convention d’âge… Fagan est un auteur secondaire, il ne nous divertit que parce que Molière avait écrit L’Ecole des Femmes avant, mais la symétrie nous a paru piquante ! Par ailleurs, grâce à La Pupille, comme cela s’est révélé plaisant dans les premières compilations des Castelets, ce programme comportera son exercice de style " en costumes " pour offrir aux spectateurs un aspect de savoir-faire… " à l’ancienne ", point d’appui non négligeable à l’appréciation des autres propositions esthétiques.
Si tous les textes pressentis ne tiennent pas dans un temps de représentation raisonnable ; 1 heure 10 environ, nous les proposerons en variation de programme pour ménager des surprises. C’est le privilège des spectacles en séquences…
Emilie Valantin
(mars 2002)
Elle est dirigée par sa fondatrice Emilie Valantin depuis 1975. Elle est implantée en
Rhône-Alpes et revendique clairement le titre de théâtre de marionnettes. Le raffinement esthétique et technique est au cœur de ses préoccupations et la virtuosité
sert avant tout le sens : la place réservée aux auteurs dans le répertoire du Fust en est
témoin, Maeterlinck, Léon Bloy, Gilbert Lascault, Ovide, Italo Calvino, Paul Fournel,
Daniil Harms, Clément Rosset, Edmond Rostand...
Dernières Créations
2001 L'Homme Mauvais, écriture originale, d’après un extrait du Criticón de Baltasar Gracían, Jorge Luis borges, une biographie de Milosevic, Elisée Reclus, Miguel Benasayag… Coproduction : Théâtre de Vidy-Lausanne, Théâtre national de Chaillot, Hebbel Theater de Berlin, Espace Malraux-Scène nationale de Chambéry, Théâtre de la Cité-TNT, Théâtre Granit-Scène nationale de Belfort
1999 Qui t’a rendu comme ça ?, travaux d’acteurs sur des textes de Roberto Arlt. Coproduction :
Festival d’Avignon et Ecole Supérieure des Arts et Techniques du Théâtre de Lyon.
Le Jardin des nains, de Benjamin Cuche, marionnettes Emilie Valantin. Production : Théâtre
du Fust.
1998 Raillerie, Satire, ironie et signification profonde, de Grabbe, mise en marionnettes Emilie Valantin assistée de Jean Sclavis. Coproduction Hebbel Theater de Berlin, Festival de Weimar et Espace Malraux-Scène nationale de Chambéry.
1996 Un Cid, de Pierre Corneille, mise en marionnettes Emilie Valantin assistée de Jean Sclavis. Coproduction Festival d’Avignon, Espace Malraux-Scène nationale de Chambéry.
1995/96 Castelets en jardins, textes traditionnels et contemporains, mise en marionnettes Emilie Valantin assistée de Jean Sclavis. Coproduction Festival d’Avignon, La Grande Halle de la Villette, Maison des Arts de Thonon Evian et Espace Malraux-Scène nationale de Chambéry.
1994 J’ai gêné et je gênerai, d’après des textes de Daniil Harms, mise en scène Emilie Valantin. Coproduction : Villa Gillet Lyon.
1993 La Dernière nuit de Don Juan, d’Edmond Rostand, mise en scène Emilie Valantin. Coproduction : Ville d’Evian, Maison des Arts de Thonon.
1992 La Disparition de Pline, spectacle en soliste d’Emilie Valantin, sur des textes de Clément Rosset, musique originale de Serge Besset, coréalisation Villa Gillet Lyon (Unité de recherche contemporaine).
" Les marionnettes insolentes d'Emilie Valantin : finesse et humour. Il faut voir et revoir. Le théâtre de marionnettes d'Emilie Valantin est un rendez-vous avec l'intelligence, l'humour, la précision et l'élégance. (…) Emilie Valantin est enfin reconnue pour ce qu'elle est : une grande dame du théâtre, pas prête à lâcher ce qu'elle nomme son "devoir d'impertinence " Libération
" Le Théâtre du Fust sort ses étranges pantins de l'ombre. D'œuvres baroques en pièces soviétiques : une vie de Polichinelle. Elles dérangent, les étranges créatures conçues par Emilie Valantin et son atelier de quinze personnes, gaines à têtes d'œufs, diables aux yeux ronds, belles dames aux minois de tête de mort ! "Quoi de mieux qu'une tête de mort pour exprimer le dérisoire" déclare la tête chercheuse du Théâtre du Fust... Le bel accord du rideau cramoisi fait alors tomber les masques, escamotés au fond du tableau... " Télérama
2, rue Edouard Poisson 93304 Aubervilliers
Voiture : par la Porte d'Aubervilliers ou de La Villette - puis direction Aubervilliers centre
Navette retour : le Théâtre de la Commune met à votre disposition une navette retour gratuite du mardi au samedi - dans la limite des places disponibles. Elle dessert les stations Porte de la Villette, Stalingrad, Gare de l'Est et Châtelet.