Fragments d'un discours amoureux, mais le contraire d'un discours sur l'amour. Barthes fait parler l'amoureux, à la première personne, c'est « une énonciation, non une analyse ». Là où la scène amoureuse prétend toujours être deux, Barthes isole la figure de l'amoureux pour le faire parler depuis sa solitude.
Pas de personnages ou de grande histoire d'amour. Mais plutôt des figures qui s'entrecroisent sur le plateau, restent un temps ensemble, ou passent le temps d'un éclair. La femme qui marche, la fille qui attend, l'homme de mauvaise humeur, l'homme à la table...mais aussi : Valère, Marianne, Hortense, Lélio...
Qu'ils proviennent de Barthes, de Marivaux,de la Nouvelle vague ou d'histoires personnelles, ce sont autant d'amoureux fous qui se mettent soudain à coexister dans le même espace. Qui montrent dans la lumière leurs zones d'obscurité. Innombrables figures comme une circulation d'atomes. C'est toujours un amoureux qui parle. Et nous reconnaissons, en lui, l'amoureux que nous sommes, que nous avons déjà croisé, ou que nous avons été.
77, rue de Charonne 75011 Paris