« Comme écrivait le journal Le Monde : “Vous avez gagné, Messieurs les Allemands, parce que nous étions les plus forts”. »
Fruit d’un travail de création collective au long cours tout entier placé sous le signe de la complicité, ce spectacle se présente comme une exploration ludique et sensible des liens d’amitié unissant les peuples français et allemand, tels qu’ils sont aujourd’hui perçus et vécus par les enfants d’après-guerre.
Nous sommes en train de créer une pièce de théâtre sur l'amitié franco-allemande en prenant comme point de départ la demifinale de la Coupe du Monde de football en 1982 entre la République Fédérale
d'Allemagne et la France.
Ce match de football est entré lui même dans l'Histoire de nos peuples. La défaite française est restée longtemps un traumatisme pour le supporteur des " Bleus " , en particulier à cause d'une faute extrêmement brutale du gardien allemand, Harald Schumacher, sur un joueur français, Patrick Battiston, qui, gravement blessé et inconscient, a dû être évacué du terrain.
La faute n’a pas été sanctionnée....., et l'Allemagne a gagné le match. En Allemagne en revanche on ne se souvient que vaguement de la victoire de cette soirée... D'ailleurs, certains joueurs allemands se souviennent plus de leur défaite en finale, quelques jours plus tard, que de cette demi-finale mythique.
D'après le sociologue Christian Bromberger ces grands matchs apparaissent comme « des batailles ritualisées ».
Nous sommes donc deux acteurs sur scène : un français et un allemand.
Nous tentons de raconter plusieurs histoires parallèles : l’histoire de nos peuples, l’histoire de nos familles et l’histoire de notre amitié.
Articles de journaux de 1982 sur le match, poèmes allemands, poèmes français, films (La Grande Illusion de Jean Renoir, Le Chagrin et la Pitié de Max Ophuls)… des images, des témoignages sont autant de matériaux qui nourrissent notre recherche.
Nous avons présenté une première ébauche de 40 minutes au mois de mai 2007 au Théâtre Firmin Gémier à Antony, une sorte de cabaret à deux, une manière tragi-comique d’envisager les relations franco-allemandes.
L'auteur et comédien Marc Wels accompagne notre travail. Il nous guide dans l'écriture et dans la dramaturgie de l'ensemble, ayant lui-même une très bonne connaissance personnelle du sujet francoallemand.
Wilfried Schick est en charge de la création lumière. David Segalen, créateur sonore travaille en direct avec les comédiens. Ils peuvent s'adresser à lui, et eux sont repris, sonorisés. Il est comme un troisième personnage, comme l'arbitre ou l'entraineur, ou.... Ces deux hommes, grâce à leurs outils, nous permettent d’approcher un peu plus l’innommable.
Car la légèreté apparente du projet ne nous empêche pas d'être conscients des millions de morts qui se dressent entre nos deux peuples.
Nous ne les oublions pas. Nous essayons de les amener avec nous...
Nous amenons nos morts.
« Du théâtre qui lorgne du côté du cabaret. Le dramaturge Marc Wels, les comédiens Jocelyn Lagarrigue (Richard le Français) et Rainer Sievert (Franz l'Allemand) prouvent que l'on peut faire rire avec Schumacher et France-RFA (…) Perruques et postiches n'empêchent pas d'émouvoir et de faire réfléchir. » Sorin Etienne, le Figaro, 17 juin 2014
53, rue Notre Dame des Champs 75006 Paris