Apprendre en night club autant qu’en studio, dans les ballrooms de Harlem autant que sur les scènes labellisées, se passionner pour les figures oubliées de l’histoire de la danse comme François Malkowsky, pour les danses anthropologiques ou le hip hop new style, s’emparer de la question du sexe, du hula hoop ou du corps comme objet de propriété…
Les spectateurs de Cecilia Bengolea et François Chaignaud n’ont pas manqué d’occasions d’être interloqués par la somme de curiosités abordées sur scène depuis la formation de leur tandem en 2004. Car en matière de danse, ces jeunes chorégraphes également repérés comme interprètes chez Alain Buffard, Boris Charmatz ou Mathilde Monnier, semblent n’avoir aucune chapelle mais un goût prononcé pour l’exploration des mythologies corporelles et un appétit pour la métamorphose de soi.
Après deux performances applaudies au Festival d’Automne (l’une aérienne, menée en suspension dans l’espace : Castor et Pollux, l’autre en quasi-apnée, menée dans des sacs de latex : Sylphides), Cecilia Bengolea et François Chaignaud réunissent un quintette de danseurs qui mettent leurs héritages chorégraphiques en partage, de la technique Horton à la house dance.
Pour cette nouvelle pièce, créée suite au projet (M)imosa (un quatuor réuni autour d’une fascination commune pour la danse voguing) les chorégraphes tenteront de se débarrasser de tout cheminement théorique ou carcan thématique.
Leur nouvelle création ne parlera pas d’autre chose que de ce qui l’a générée : l’envie de construire en groupe, le désir d’une aventure transculturelle qui témoigne de l’aptitude des corps à emmagasiner, rejeter, ou incorporer l’histoire des autres.
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