Ils ne se sont plus revus depuis leur jeunesse. Trop de fracas, de violence, et d’amour sûrement. Trop grand sûrement. L’un a passé sa vie en taule, l’autre a écrit quelques livres, le troisième est magicien. La mère agonise dans la chambre, derrière. C’est l’heure des frictions, des rires, des souvenirs assassins tirés à bouts portants, tout un maillage d’enfance, de rivalités, d’élans, de pulsions animales, que la présence de deux femmes va tantôt apaiser, tantôt électriser.
Un ring où le présent se cogne aux éclats du passé !
L’écriture de Frangins est née d’une double commande : celle de Jean-Pierre Léonardini puis, une semaine plus tard, de Philippe Duquesne, chacun ignorant la démarche de l’autre, et chacun me demandant : « Et si tu écrivais une pièce pour toi et moi ? ». Je suis donc parti écrire pour nous trois.
Le mot Frangins fut le premier mot, suivi en dix jours à peine d’un texte où la rencontre improbable entre ces trois frères qui se sont perdus de vue depuis leur jeunesse et que la nouvelle de l’agonie de la mère réunit brusquement, a pris la forme pour moi d’une comédie à italienne, d’autant que deux femmes sont arrivées dans l’écriture, témoins de ce trio fracassé. L’une les a connus jadis, et déniaisés. Viviane Théophilidès s’est imposée pour rouvrir leurs chapitres adolescents. L’autre, la jeune compagne du magicien, va découvrir avec curiosité, amusement, effroi peut-être, les liens passés et présents qui les unissent. C’est Hélène Hudovernik que j’ai vue, que j’ai entendue.
Et puisque je fais partie de ce trio infernal, que j’en suis également l’auteur, j’ai demandé à Lou Wenzel de nous diriger. Sa direction très physique des acteurs sera précieuse sur cette écriture minimale.
Jean-Paul Wenzel
Ce qui me touche dans les « retrouvailles forcées » entre ces trois frères, c’est ce que leurs paroles et leurs silences cachent et révèlent en même temps, dans ce présent miné où les corps ne cessent de se chercher, de se sentir, de se cogner comme trois animaux dans une même cage.
Les voilà donc sur le ring où les éclats de leur jeunesse se mêlent au présent, où les coups deviennent caresses et la tendresse, une violence. Un ring où la présence de deux femmes va tour à tour calmer le jeu et l’électriser.
Mettre en jeu, en rythme, en mouvement, la puissance de vie de ces cinq-là, cette alchimie sensible et sauvage des corps et de la parole, qui nous fait passer de la comédie vacharde et déjantée à des accents plus sombres, de l’élan de la jeunesse à l’outrage des années, c’est, me semble-t-il, l’enjeu, le moteur de cette partition que nous allons mettre en musique ensemble, et que je me réjouis d’orchestrer.
Lou Wenzel
des éclats de vie balancés avec une sensibilité folle. A voir
Grande Sensibilité Portée par l'interprétation d'acteurs authentiques
Le sujet des relations complexes entre frères, des blessures de l'enfance, n'est pas souvent traité, surtout dans une comédie !
Pour 3 Notes
des éclats de vie balancés avec une sensibilité folle. A voir
Grande Sensibilité Portée par l'interprétation d'acteurs authentiques
Le sujet des relations complexes entre frères, des blessures de l'enfance, n'est pas souvent traité, surtout dans une comédie !
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