En Russe surtitré en Français.
Dans le cadre de la 10° édition du Festival Le Standard Ideal, programmation hors les murs de la MC93.
Gaudeamus igitur est un chant étudiant du Moyen-Âge – chanté encore de nos jours en Europe du Nord – qui célébrait les grands moments de la vie universitaire. Il inspira les élèves de la classe de mise en scène de Lev Dodine à l’institut théâtral de Leningrad, quand, au début des années 90, ils préparèrent leur spectacle de sortie (de l’institut) et d’entrée (au Théâtre Maly).
Tiré du roman de Sergueï Kaledine, Bataillon de construction, Gaudeamus raconte en quinze tableaux la vie des casernes en URSS, la camaraderie, les beuveries, les femmes, le racisme, les drames et les absurdités de la vie militaire. Ce thème universel – tout au moins tant que le service militaire était d’actualité – fut à l’origine d’un extraordinaire succès planétaire en Europe et sur les cinq continents tout au long de la dernière décennie du XXe siècle.
Lev Dodine a accepté de reprendre avec les jeunes comédiens de sa troupe issue des dernières promotions de l’institut, ce spectacle mythique qui est en même temps une prouesse physique, une mémoire sentimentale des jeunes années en Union soviétique.
C’est un travail de fin d’études que les étudiants de la classe de Lev Dodine à l’Institut théâtral de Leningrad lui présentèrent en 1990. Le maestro reprit cet ensemble chaotique et en tira un spectacle inscrit au répertoire du Maly, qui, accessoirement, fit le tour du monde et rencontra partout le succès dû au caractère universel de la vie militaire : les appelés, les corvées, la camaraderie, les bagarres, les filles, les beuveries, les sous-off… Travail d’études, Gaudeamus présente tous les savoir-faire que les élèves ont accumulés après cinq années de travail, douze heures par jour. Le chant, la danse, la maîtrise des instruments de musique, et bien évidemment, l’art théâtral. C’est un véritable rouleau compresseur que ce marathon d’acteurs qui fonce à toute allure sur le public.
Il y a aujourd’hui un aspect nostalgique de cette URSS d’une époque à travers costumes, chansons, personnages, langage et musique. En douze ans, le marathon épuisa les comédiens d’origine qui, l’âge aidant, firent des enfants, accumulèrent les kilos et les rhumatismes. C’est au début des années 2000 que je priai Lev Dodine de reprendre ce chef-d’oeuvre. C’est chose faite, avec une nouvelle équipe d’acteurs, en pleine forme !
Patrick Sommier
9, bd Lénine 93000 Bobigny
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