Parlons d’amour. Parlons par la même occasion de la mort, deux thèmes intimement liés. En l’occurrence, c’est à travers la mort que l’on parlera d’amour.
Rencontre mercredi 15 mars avec l'équipe artistique à l'issue de la représentation.
Parlons d’amour. Parlons par la même occasion de la mort, deux thèmes intimement liés. En l’occurrence, c’est à travers la mort que l’on parlera d’amour. Un homme est retrouvé mort dans sa baignoire. Ce mort parle (mais est-il entendu ?) à l’inspecteur chargé d’enquêter. Une enquête donc, et des entretiens avec celles·ceux qui l’ont connu. Entretiens sur les rapports qu’il·elle·s avaient et sur l’amour qu’il·elle·s se donnaient. Et à travers ces entretiens, deviner le manque d’amour, le besoin de connexion, le besoin de sens ou de transcendance, deviner la solitude. À travers ces entretiens, chercher une vérité, s’il y en a une.
Laurent Charpentier (metteur en scène) : Il y a une question que je ne t’ai pas encore posée. D’où vient cette fascination que ton texte exprime pour les grands-ducs ?
Alexandre Horréard (auteur) : Le grand-duc fait partie de ces animaux fascinants que sont les prédateurs invisibles. Vu de près le grand-duc a souvent une tête pas possible, un peu ridicule, mais sa présence la nuit n’a rien de ridicule. C’est un très grand rapace, magnifique, qu’on dit même aristocratique, d’où son nom, et pourtant complètement silencieux et imperceptible. Ses proies ne voient jamais la mort arriver. C’est un animal de légende, qui semble magique.
Laurent Charpentir : C’est vrai qu’il a tout du fantôme. Il niche dans des vieux ermitages, des châteaux en ruine, des grottes… À la nuit tombée, il perce le silence de son hululement puissant qui s’entend à plus d’un kilomètre à la ronde ! Il porte bien cet imaginaire de mystère et d’effroi. Et c’est sa fonction dans la pièce : il fond sur sa proie, l’enserre et l’entraîne dans une « danse macabre », sur la crête de l’existence.
159 avenue Gambetta 75020 Paris