Dans notre compagnie, nous avons tous entre 25 et 35 ans. Aussi Hamlet est venu à nous comme une évidence, une nécessité. Il a entre vingt-cinq et trente ans, il est étudiant, il vient de perdre son père, il est amoureux et se pose toutes les questions existentielles que se pose un fils quand il perd son père : Que faire de notre héritage ? Qu’est-ce que le devoir de succession ? Comment prend-on le relais ? Quels rapports avons-nous avec nos parents ? Comment devient-on adulte ? Qui sont nos amis ? Comment parle-t-on d’un secret à un ami ? Qui sont nos parents ? Comment attendre quand le monde tombe ? Être ou ne pas être ?
Toutes ces questions, naïves mais fondamentales, sont les questions que nous nous posons aujourd’hui. Or, ce qui nous intéresse dans la pièce d’Hamlet, c’est qu’elle pose ces milliers de questions mais qu’elle les laisse ouvertes. Shakespeare, tout en feignant de mettre en scène les grands thèmes de la tragédie classique (la vengeance, la folie, la lutte pour le pouvoir, l’adultère, etc) démonte nos certitudes et choisit de présenter le seul thème qui pour lui a un sens : le doute, l’incertitude.
" J’ai choisi Hamlet pour sa force et sa richesse qui en font une grande pièce populaire. Populaire au sens où il y a à manger pour tout le monde. En effet, Shakespeare s’amuse constamment à juxtaposer les styles, et même si Hamlet est une tragédie, il n’hésite pas à mêler le tragique, le comique, le lyrisme, le burlesque, pour s’affranchir de toutes les règles imposées.
Shakespeare nous surprend à chaque tournant. Cela répond à la devise de sa compagnie : « il faut faire du théâtre populaire, qui puisse faire penser la bourgeoisie et rire les paysans et vice versa... ».
A la fin de la pièce, Hamlet dit à Horatio « raconte mon histoire avec plus ou moins de détails ». En partant de cette phrase, je me suis dit que la volonté d’Hamlet et de Shakespeare était que l’on transmette son histoire comme on transmet la Bible ou l’Odyssée.
Ces histoires sont racontées depuis des siècles, ont été traduites, retraduites dans toutes les langues, certainement parce que les temps changent, les spectateurs changent, et qu’ils ont besoin d’entendre quelque chose qui résonne comme les cris des voisins, comme une sensation de l’époque dans laquelle ils vivent.
A nous donc de trouver la langue qui parlera à notre époque en imaginant que notre sang ou notre salive est l’encre de Shakespeare. À nous d’essayer de raconter cette histoire en 2010, de mettre ce gant qu’est Hamlet pour boxer les mots, pour les déterrer d’un conservatisme qui les fait s’oublier. "
Igor Mendjisky
C'est un véritable plaisir de pouvoir retrouver le théâtre populaire tel qu'il devait exister au temps même de Shakespeare. Dans cette mise en scène sobre mais puissante, le metteur en scène a su créer l'atmosphère avec un minimum de moyens et nous fait rêver avec les artifices même du théâtre : le corps des acteurs, la lumière, le son. Dans la petite salle, les acteurs se fondent aux spectateurs, nous parlent, nous prennent à témoin, on a l'impression de participer au drame qui se joue devant nos yeux, la justesse de l'interprétation nous émeut, nous fait rire. Un grand moment de spectacle populaire que le public de tous âges appréciera, pour découvrir ou redécouvrir Shakespeare dans un vrai spectacle de théâtre, humain, vibrant, profond.
C'est un véritable plaisir de pouvoir retrouver le théâtre populaire tel qu'il devait exister au temps même de Shakespeare. Dans cette mise en scène sobre mais puissante, le metteur en scène a su créer l'atmosphère avec un minimum de moyens et nous fait rêver avec les artifices même du théâtre : le corps des acteurs, la lumière, le son. Dans la petite salle, les acteurs se fondent aux spectateurs, nous parlent, nous prennent à témoin, on a l'impression de participer au drame qui se joue devant nos yeux, la justesse de l'interprétation nous émeut, nous fait rire. Un grand moment de spectacle populaire que le public de tous âges appréciera, pour découvrir ou redécouvrir Shakespeare dans un vrai spectacle de théâtre, humain, vibrant, profond.
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