« Mahalli signifie en Arabe à la fois « local » (d’ici) ainsi que « ma place ». Dans ce solo, il est question d’une figure, un corps comme masse mouvante, prise dans des espaces denses de plis et de cercles. Dans cet espace, dépourvu de points de fuite, le temps semble être plein. Le vis-à-vis de cette figure est l’ordre. En raison du mal et du danger environnants, cette figure est contrainte, pour survivre, de jouer la puissance. Dans ce travail, ma relation à l’espace est une relation au territoire. Par son instinct de survie, cette figure veut conserver son territoire, avant même de songer à agir sur les forces menaçantes de l’extérieur. Comme un animal, elle ne quitte son territoire que pour se ré-installer. Dans son déplacement, il y a une lourde retenue, une colère rentrée, méditée. Cette figure a la puissance d’une femelle et la fierté d’une femme. Au cours de ce projet, le corps a été considéré à la fois comme l’outil et comme la matière que cet outil travaille et façonne. Avant de donner à voir des mouvements et des idées, je tente donc de donner à voir un corps et, en l’occurrence, le mien. Car mon territoire, c’est d’abord mon corps. »
Danya Hammoud
Chorégraphie, interprétation : Danya Hammoud
« Une femme, un homme. Une femme, une femme. Elle avec elle-même pour voir les réalités en face et savoir dire non, ou accepter les regards incompris. Souffrir, vivre sous un regard, sous une « dictature ». Malgré ta capacité de faire ou de développer, tu restes une femme… On a des choses à dire, à confier, à confesser. Mais que faire des traditions qui t’obligent parfois de… »
En 1960, le Sénégal gagne son indépendance. Des femmes, des hommes se sont battus pour aboutir à des résultats qui émeuvent tout le pays. Aujourd’hui, les hommes (le sexe mâle) demeurent encore les seuls maîtres à bord et ramènent les femmes vers un regard tout à fait loin des réalités. La femme reste le sexe faible dans la vie de nos nouvelles cultures et sociétés. Pourtant le dévouement de la femme dans le développement socioculturel, le développement économique d’une société est irrévocable, mais nous sommes encore en train de parler de l’émancipation de la femme. Jusqu’à quand ?
Fatou Cissé traite la question de la femme avec sa modernité, en parlant sans dire, en disant sans voix. Assise sur une chaise au milieu de la scène elle fait parler le silence et l’espace, ce solo donne à voir les mots par le geste, le regard et l’espace.
Agnès Izrine
Program Danse l’Afrique danse ! 2012
Chorégraphie, interprétation : Fatou Cissé
Mise en espace : Andréya Ouamba
Phidippidès est loin, doucement appuyé sur l’espace humide, doublé de velours, de notre imagination collective. Il est le guerrier de la côte de la mer Attique, témoin de la sanglante bataille de Marathon, qui a gardé les nouvelles de la victoire tout au long de sa longue course pour ne les révéler que dans son dernier souffle.
Quand nous avons pensé au titre de la pièce, à un moment donné, le terme « trivella » (« vrille ») a été soulevé, du latin « terebera », un outil médiéval utilisé pour percer le bois, constitué d’une tige d’acier qui se termine d’un côté par un cône aiguisé et coupant et de l’autre par une poignée qui sert à communiquer le mouvement de rotation.
Voici comment nous avons procédé : il n’y a pas une accumulation d’images évocatrices dans ce travail, il n’y a rien de visionnaire, mais un mouvement patient et épuisant qui, en tournant autour d’un point précis, l’effiloche, jusqu’à faire un trou, l’origine de toute vision.
Marco Villari
Concept : Barokthegreat
Chorégraphie, danse : Sonia Brunelli
Musique originale sur scène : Leila Gharib
Que se passe-t-il quand la volonté abdique et que le corps se laisse guidé par le mouvement lui-même ? Quand on s’abandonne au plaisir de se perdre dans l’immensité et le vide de l’espace ?
On part à la recherche de l’endroit idéal pour le corps, le corps dont les os, tintant comme du verre, sont les seuls restes.
Chorégraphie, interprétation : Francesca Foscarini
Liquid Gold
La performance Liquid Gold est un délice visuel, un solo sensuel et complexe où l’interprète se lance dans une transformation de luxe. Avec les membres comme du liquide et la colonne vertébrale comme de la mélasse, le corps devient fluide dans l’expression, de l’articulation et de la pensée.
Chorégraphie, performance : Lucy Suggate
Iron Lady
Pour ce solo, j’ai exploré le body building féminin. Le processus de transformation physique, l’esthétique de cette discipline. Jusqu’au moment où le culte devient grotesque, en puisant dans la vanité des femmes et les stéréotypes de la féminité.
Chorégraphie : Lucy Suggate
Performance : Charlotte Spencer
41, rue Lécuyer 93300 Aubervilliers