À partir de deux chefs-d’œuvre d’Ingres, La grande Odalisque et Le Bain turc, deux tableaux diaboliquement voluptueux, et de la pensée de Fatima Mernissi, féministe, sociologue et écrivaine d’origine marocaine, Héla Fattoumi et Eric Lamoureux questionnent la représentation féminine façonnée par le regard masculin d’une rive à l’autre de la Méditerranée.
Alissa, Clémentine, Johanna, Francesca, Marine, Nele et Sandrine. Sept corps, sept danseuses dans la pénombre. Séduisantes, provocantes, attirantes, désirantes. Féminines.
Elles sont là, concupiscentes, lascives et alanguies comme se doivent les mauresques, les odalisques et les baigneuses… orientales. Mais l’une fait du jogging, l’autre une série de pompes, elles fument le cigare, se tapent dans les mains. Et au-delà de l’apparence, elles insinuent le doute, le trouble et la complexité.
Elles sont onctueuses, sensuelles ou vulgaires, avec leurs jupes minimales, dans leurs pauses suggestives, sous les lumières tamisées et le rouge criard.
Elles sont soumises à l’observation clinique et au regard voyeur, mais elles pratiquent les jeux virils, les arts martiaux et ont le geste vainqueur.
Plus tard, ailleurs, elles se livrent dans une nudité entraperçue, en sous vêtements, dans la transparence d’une lumière blanche… Poupées de magazines et de revues… occidentales.
C’est élégant et subtil comme une interrogation fragile, une question suspendue, un instant d’incertitude sublimé. Avec ces belles et rebelles, Héla Fattoumi et Éric Lamoureux se jouent du stéréotype, déjouent le cliché et lèvent le voile. Ils imaginent un paysage féminin multiple, pluriel et contrasté, dressant le portrait de femmes puissantes, rebelles et soudées.
Complexes, ambiguës… Masculines.
De leur danse jaillit la vitesse de l'action, la brutalité contenue, le désir émancipé. Leurs corps témoignent de l'indignation d’avoir été enfermés pendant des siècles et affirme le refus de se laisser à nouveau soumettre.
Un hymne à la liberté pour les femmes et par conséquent pour les hommes !
J'ai beaucoup hésité avant de réserver ce spectacle à cause des thèmes féministes (c'est souvent fatiguant ce genre de chose), mais en vérité c'est un très beau spectacle, et les idées sont communiquées avec beaucoup d'art. Mon mari et moi l'avons trouvé très émouvant - dès la première scène, j'ai été touchée par le fait qu'on devine les danseuses à peine dans l'ombre, on entend surtout leurs pas frapper le sol, et puis les lumières s'allument et elles cessent de vivre, elles deviennent des ombres synthétiques... C'est émouvant, parfois comique ; il faut voir ce spectacle qui communique par la danse, mais aussi avec du théâtre, aussi des jeux de lumières très intelligents, le tout avec une musique expertement conçue et très efficace.
J'ai beaucoup hésité avant de réserver ce spectacle à cause des thèmes féministes (c'est souvent fatiguant ce genre de chose), mais en vérité c'est un très beau spectacle, et les idées sont communiquées avec beaucoup d'art. Mon mari et moi l'avons trouvé très émouvant - dès la première scène, j'ai été touchée par le fait qu'on devine les danseuses à peine dans l'ombre, on entend surtout leurs pas frapper le sol, et puis les lumières s'allument et elles cessent de vivre, elles deviennent des ombres synthétiques... C'est émouvant, parfois comique ; il faut voir ce spectacle qui communique par la danse, mais aussi avec du théâtre, aussi des jeux de lumières très intelligents, le tout avec une musique expertement conçue et très efficace.
2/4, rue Alexandre Bachelet 93400 Saint-Ouen
Voiture : D111 depuis Porte de Saint-Ouen, direction Mairie de Saint-Ouen. Prendre à droite rue des Rosiers et à gauche, rue Alexandre Bachelet. Rue des Rosiers depuis Porte de Clignancourt, puis à droite, rue Alexandre Bachelet. D912 puis D410 depuis Porte de Clichy, puis à droite, rue Ernest Renan et prendre à gauche, rue Alexandre Bachelet.