Le titre interpelle : qu’est-ce qu’un Oscyl ? Inventé à partir du mot « oscillation », c’est le nom donné par les deux chorégraphes, codirecteurs du CCN de Bourgogne Franche-Comté à Belfort, aux sept sculptures à échelle humaine conçues pour eux par le plasticien Stéphane Pauvret.
Ces formes partagent la scène avec les sept danseurs de la compagnie pour une pièce sur le thème de la différence. Semblables à des culbutos géants, immobiles mais n’attendant qu’un geste pour se mettre en branle, les Oscyls incarnent cet Autre qui, depuis toujours et sous des formes diverses, nourrit les créations d’Héla Fattoumi et d’Éric Lamoureux.
Doués d’une étrange autonomie, ces objets intrigants se relèvent toujours. Comme les danseurs, leur seul ancrage réside dans la mobilité. Sur le plateau, les deux « présences » entrent progressivement en relation, dans une dynamique de l’altérité qui fabrique au fur et à mesure son propre langage. Entre manipulation, étreinte, réaction et ivresse du mouvement, la palette gestuelle se renouvelle sans cesse. Où comment créer des liens au-delà des préjugés.
Isabelle Calabre
Distribution en alternance.
Musique d'Eric Lamoureux.
« L’interaction, le mimétisme parfois, les rapports qui se nouent entre les sculptures froides mais en mouvement (hommage assumé à Hans Arp) et la chair des danseurs fascinent et convoquent la mystique. (...) On l’aura compris, ces culbutos, loin d’être des accessoires au service de la danse, deviennent des partenaires en jouant sans cesse sur leur double nature. Tantôt objets à renverser, tantôt puissances à conquérir. » Marie Sorbier, Io gazette, 5 novembre 2017
« Leurs oscillations permanentes entrent en réaction avec les mouvements et déplacements des interprètes qui se livrent avec elles à d’étonnants duos. Leur déséquilibre est un paradoxe car quoi qu’on leur fasse, ces sculptures retrouvent la position verticale, suscitant un ample ballet d’architecture vivante. » Rosita Boisseau, Le Monde
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