" Dans les comédies d’Eduardo, il y a une petite graine de grande folie. " G. Strehler
Né en 1900, fils naturel du plus grand acteur de l’époque, De Filippo fait sa première apparition sur les planches à l’âge de cinq ans. Auteur, metteur en scène, acteur, il deviendra si populaire que toute l’Italie l’appellera par son prénom : Eduardo.
De Filippo puise son inspiration dans l’observation attentive de la bouillonnante réalité napolitaine : Mes yeux et mes oreilles ont depuis toujours été les esclaves d’un esprit d’observation infatigable, obsédant, qui me tient rivé à mon prochain, me force à être fasciné par la manière d’être et de s’exprimer de l’humanité.
La pièce écrite en 1922, remaniée et créée en 1933, met en jeu l’opposition apparente entre une compagnie d’acteurs faméliques qui répétent mais aussi cuisinent, font la lessive et d’autre part une société bourgeoise, engoncée dans les convenances, mais qui sous la pression des événements se voit contrainte de troquer le masque de la raison contre celui de la folie.
Où est la vérité ? où est le mensonge ? Au théâtre, le masque permet à l’acteur de dire la vérité. Dans la vie, il permet de cacher cette vérité. Tout le monde joue : les uns pour gagner leur maigre pitance et tous pour échapper à la mise à nu.
Bernard Lotti
En général si une idée n’a pas de signification et d’utilité sociale, cela ne m’intéresse pas d’y travailler. (…) De même que l’on ressent l’amour, la pitié, la colère, les émotions, dans son coeur, de même je peux affirmer que mes idées naissent dans mon coeur avant de naître dans ma tête. Ensuite, mon esprit les travaille et alors j’ai besoin de mes sens pour les communiquer, les rendre concrètes, en les confiant à des personnages…
Au fond ce n’est pas si difficile d’avoir une idée ; par contre, il est très difficile de lui donner une forme, de la communiquer. C’est seulement parce que j’ai bu avec avidité, et avec quelle sympathie, la vie de tant de gens que j’ai pu créer un langage qui, malgré l’élaboration théâtrale, devient la manière de s’exprimer des différents personnages et pas seulement celle de l’auteur.
Extrait du discours prononcé en 1973 à l’Accademia dei Lincei
traduction Huguette Hatem
Route du Champ de Manœuvre 75012 Paris
Navette : Sortir en tête de ligne de métro, puis prendre soit la navette Cartoucherie (gratuite) garée sur la chaussée devant la station de taxis (départ toutes les quinze minutes, premier voyage 1h avant le début du spectacle) soit le bus 112, arrêt Cartoucherie.
En voiture : A partir de l'esplanade du château de Vincennes, longer le Parc Floral de Paris sur la droite par la route de la Pyramide. Au rond-point, tourner à gauche (parcours fléché).
Parking Cartoucherie, 2ème portail sur la gauche.