Eduardo De Filippo que toute l'Italie ne connaît plus que par son prénom, est né à Naples le 24 mai 1900. Il est, avec son frère Peppino et sa soeur Titina, formé à l'école de son père, l'auteur et acteur Eduardo Scarpetta. Le jeune Eduardo fait sa première apparition sur les planches à l'âge de cinq ans. A onze ans, il fait déjà partie de la Compagnie dialectale de son père. Eduardo Scarpetta obligeait son fils à copier des manuscrits et des pièces de théâtre pour qu'il apprenne à écrire. A vingt ans, il quitte la Compagnie Scarpetta et va vers d'autres scènes. Puis avec son frère Peppino et sa soeur Titina, il joue au Nouveau Théâtre de Naples. Ensemble, ils collaborent à des revues, écrivent des sketches et jouent dans des fantaisies musicales. Leurs succès va grandissant et Eduardo fonde avec eux sa propre compagnie. En 1945, il se sépare de Peppino et fonde la Nouvelle Compagnie du Théâtre d'Eduardo. Il rencontre Pirandello et traduit Liolà en napolitain, joue L'Habit neuf (pièce écrite en collaboration avec lui) et Un Imbécile.
Le cinéma le rend célèbre avec Naples Millionnaire. En 1956, il vient à Paris et présente avec succès Sacrés fantômes. Après la guerre, sa renommée s'étendra au-delà de l'Italie. Il est joué un peu partout dans le monde. Tout au long de sa carrière, il est considéré comme un acteur exceptionnel. Ses œuvres sont montées avec succès, comme La Grande Magie mise en scène par Strehler au Piccolo Teatro de Milan en 1985. Son théâtre est publié chez Einaudi. Il comprend une quarantaine de pièces, dont certaines sont des chefs-d'œuvre.
Ses pièces écrites avant la seconde guerre mondiale sont regroupées sous le titre "Cantate des jours pairs" et comprend dix-sept comédies. Après la guerre, Eduardo De Filippo ne peut plus considérer le monde de la même manière. Il porte alors un regard plus grave, parfois amer ou pessimiste, qui se reflète dans le titre du second volet ; "Cantate des jours impairs". Son œuvre s'inscrit dans la grande tradition du théâtre populaire et ses sources sont profondément ancrées dans sa ville natale. Il puise à Naples les sujets de ses pièces et fait de ses créatures placées dans une réalité géographique et culturelle, des personnages universels. Il transpose dans ses comédies, des petites gens modestes ou hauts en couleurs qu'il observe dans les rues de sa ville. Naples pour Eduardo De Filippo devient la métaphore du monde, comme la Sicile l'est pour Luigi Pirandello. A la différence de Pirandello, il s'efforce de dénoncer les maux de la société : "A la base de mon théâtre, déclare-t-il, il y a toujours le conflit entre l'individu et la société." Ainsi à travers la petite histoire des personnages, passe le souffle de la grande histoire.
L'œuvre d'Eduardo De Filippo est écrite tantôt en dialecte napolitain imagé et poétique, tantôt en italien. Les deux langues se mêlent souvent à l'intérieur d'une même pièce, accentuant l'effet cocasse. Cependant, sous sa verve comique, se cache un profond pessimisme. Obsédé par l'injustice et la misère, il brosse de petits tableaux ou de larges fresques et passe au crible la société contemporaine. A travers les avatars et les vicissitudes de ses nombreux personnages, il arrive à créer une véritable comédie humaine. Cette année, on célèbre le centenaire de sa naissance.
Huguette Hatem
Depuis Naples millionnaire (Napoli milionaria, 1944), Eduardo est mondialement connu, en partie grâce au cinéma, mais aussi parce que l’ex U.R.S.S., l’Angleterre et les États-Unis lui ouvrent leurs scènes les plus prestigieuses. Après la Seconde Guerre mondiale, Naples est la capitale cosmopolite d’un univers en ruines. Le théâtre d’Eduardo devient alors un espace à la fois exposé aux apparitions venues de l’extérieur, Sacrés Fantômes (Questi fantasmi, 1946), et refermé sur Les Voix intérieures (Le Voci di dentro, 1948). Ce grand écrivain et grand acteur a joué dans de nombreux films dont L’Or de Naples de Vittorio De Sica (1954) et La Grande Pagaille de Luigi Comencini (1960). Il a porté certaines de ses oeuvres à l’écran : Naples millionnaire (1950) et Mariage à l’italienne adapté de Filumena Marturano (1951).
Sacrés fantômes (Questi fantasmi) version française de J. Michaud,
Paris-Théâtre, n° 127
L'Art de la Comédie (L'Arte della commedia) L'Avant-Scène, n° 744,
1984
Chaque année, on recommence (Ogni anno punto e da capo) l'Avant-Scène,
n° 779, 1995
Samedi, dimanche et lundi (Sabato domenica e lunedi), Edilig, "Théâtrales",
Paris, 1987
Le Haut-de-forme (Il Cilindro), et Douleur sous clé (Dolore sotto chiave)
Edilig, "Théâtrales", Paris, 1987
Les Voix intérieures (Le Voci di dentro) et La Grande Magie (La Grande
Magia) avec notes et introduction, L'Avant-Scène, n° 800-801, 1987
Homme et galant homme (Uomo e galantuomo), Ed. des Quatre Vents, 1991
Filumena Marturano, L'Avant-Scène, n° 910, 1992
Antonio Barracano (Il Sindaco del rione Sanità), L'Avant-Scène, n° 95,
1993
Noël chez les Cupiello (Natale in casa Cupiello), L'Avant-Scène n°976,
1995
Sik-Sik publication du Théâtre des Treize vents.
Théâtre des Abbesses, Paris
Illusions perdues et vertiges de l’amour. Le chef d’œuvre d’Eduardo de Filippo, incontournable figure du théâtre italien.
Espace Pierre Cardin (Théâtre de la Ville), Paris
Illusions perdues et vertiges de l’amour. Le chef d’œuvre d’Eduardo de Filippo, incontournable figure du théâtre italien.
Malakoff scène nationale – Théâtre 71, Malakoff
Manufacture des Abbesses, Paris
Nest-CDN de Thionville-Lorraine, Thionville
MC93, Bobigny
Théâtre 14, Paris
Théâtre de l'Ouest Parisien, Boulogne Billancourt
Naples, quartiers populaires, 1942. L’Italie est ruinée par le fascisme et la guerre. La famille Jovine fait du marché noir pour s’en sortir sous le regard désapprobateur du père. Un an plus tard, alors qu’il revient des camps, sa femme a saigné le quartier.
Cartoucherie - Théâtre de la Tempête, Paris
Naples, quartiers populaires, 1942. L’Italie est ruinée par le fascisme et la guerre. La famille Jovine fait du marché noir pour s’en sortir sous le regard désapprobateur du père. Un an plus tard, alors qu’il revient des camps, sa femme a saigné le quartier.
Théâtre de l'Ouest Parisien, Boulogne Billancourt
Comédie-Française - Salle Richelieu, Paris