L’extravagante Dorothy Parker
Notes de mise en scène
La presse
Spectacle théâtral décapant et mélodique sur la bourgeoisie New-Yorkaise des années trente, inspiré de l'oeuvre de Dorothy Parker.
Dorothy Rothschild (branche non fortunée), née en 1893 est engagée, sous le nom de Parker, au magazine Vogue en 1916. L’année suivante, elle quitte ce journal pour Vanity Fair où elle tiendra la rubrique de critique théâtrale dans un style très original et personnel. C’est là qu’elle rencontre ceux avec lesquels elle formera The Algonquin Round Table, notoire et redouté cercle littéraire new-yorkais qui se réunissait régulièrement à l’hôtel du même nom. En 1926, elle se met à écrire des nouvelles pour un nouveau journal, le New-Yorker, auquel elle collaborera jusqu’en 1955.
Célèbre à vingt-cinq ans, amie de Fitzgerald et d’Hemingway, "on attendait d'elle rires et scandales. Parce qu'elle était la femme la plus spirituelle de son époque, parce qu'elle vivait comme un homme, sans souci du qu'en dira-t-on." (Dominique de Saint Pern). Au cours de toutes ces années, elle incarnera l’émancipation sexuelle, le droit à toutes les libertés, et mènera une vie mouvementée où alcoolisme et tentative de suicide feront leur litière.
Dorothy Parker publiera articles, poèmes et nouvelles, notamment Big Blonde, qui obtint la plus haute récompense américaine, le prix O’Henry, en 1929. Durant les années trente, elle plongera dans le piège doré d’Hollywood, où elle écrira notamment le scénario de A star is born (Une étoile est née). Sa causticité, ses opinions politiques (elle fut poursuivie en 1951 par la commission des activités antiaméricaines), la grande dépression américaine, l’âge enfin, la condamnera peu à peu à la solitude. Elle terminera misérablement sa vie en 1967, à l’âge de 74 ans, dans une chambre d'hôtel de Manhattan, avec comme derniers compagnons son vieux chien et une bouteille de whisky. Avec cette singulière épitaphe : "Excusez-moi pour la poussière."
"La vie de Dorothy Parker a ceci d’émouvant qu’elle ressemble singulièrement à ses personnages. Son sujet de prédilection ? L’incommunicabilité, la solitude à deux des couples, la recherche désespérée de l’amour… Ces jeunes filles puériles, frivoles et mesquines, dont on voit d'avance les épouses frustrées, bornées et invivables qu’elles deviendront, sont parmi les personnages les plus comiques et tragiques à la fois (…). Ces femmes mortellement dévouées et ennuyeuses, ces maris hypocrites et égoïstes, ces dames respectables qui consacrent leurs journées aux bonnes œuvres et se comportent avec leurs servantes comme des négriers, ils existent dans toutes les sociétés et en tout temps. Son style acerbe, étrangement moderne par sa dureté et son efficacité, sa vision du monde qui n’est pas sans rappeler les désenchantements d’aujourd’hui, devraient lui assurer la complicité intellectuelle et l'admiration de ses lecteurs d'aujourd'hui."
Benoîte Groult
"J'ai été riche et j'ai été pauvre, mais croyez-moi, riche c'est mieux." Dorothy Parker
J’ai voulu faire revivre Dorothy Parker, l’esprit le plus brillant, le plus pétillant, le plus provocateur de l’Amérique des années 30. Causticité, élégance, ironie, humour désabusé… Les Années Folles… Un tourbillon incessant, un manège endiablé que seule la mort vient interrompre. Les musiques et les chansons contribuent à entraîner ce mouvement perpétuel, à en souligner les ruptures de rythme, de pensées, de séquences. Certaines scènes poussées à leur paroxysme tiennent du fantasme.
Sur scène, quatre femmes pour en figurer une seule. Quatre aspects d’une personnalité complexe. Dans ce principe de multiplicité, elles interprètent plusieurs personnages ainsi que des rôles d’hommes. En contrepoint, la présence d’une femme de couleur (la Femme Noire), pleine de bon sens populaire, qui observe et se moque de cette bourgeoisie guindée et superficielle, m’a semblée importante, compte tenu de la situation raciste de l’Amérique de cette époque.
Enfin, la présence d’un enfant (peut-être un autre regard de l’auteur ?) vient s’ajouter à ce quintet et ouvre sur un monde onirique.
Le décor crée une ligne de fuite, une échappée propice au rêve.
Rachel Salik
"Il y a dans ce spectacle une gaieté, une poésie, un tragique qui filent comme des flèches, c'est un enchantement. Les actrices sont d'une présence endiablée." Le Monde
"... ce spectacle confectionné avec amour est d'une intelligente facture." Le Figaro
"C'est un spectacle à voir, je vous le recommande vraiment." France Inter
"Le spectateur, enchanté, ne s'y trompe pas. Une belle aventure de théâtre." Famille Chrétienne
5, rue La Bruyère 75009 Paris