Hortense Belhôte est de retour avec son fidèle vidéoprojecteur et son bagou inénarrable pour une nouvelle conférence spectaculaire. Après 1789 et la Révolution, elle s’attaque à une autre date symbolique : 1664.
Hortense Belhôte est de retour avec son fidèle vidéoprojecteur et son bagou inénarrable pour une nouvelle conférence spectaculaire. Après 1789 et la Révolution, elle s’attaque à une autre date symbolique : 1664.
C’est cette année-là qu’après une immense fête, Fouquet fut condamné à la prison à vie, tandis que le jeune Roi Soleil organisait à Versailles la première fête mettant en scène son pouvoir absolu. 1664, c’est également l’année de la fondation de la Brasserie Kronenbourg à Strasbourg, mais aussi celle de la création de la Compagnie des Indes, future dealeuse de café, tabac, rhum, sucre et opium… De la fête libératrice à la propagande politique, de la symphonie des arts à la sclérose des académies, de l’ivresse à la dépendance, cette improbable année 1664 devient l’indice clé d’un basculement politique fondateur dont la France est toujours l’héritière.
Hortense Belhôte cherche à retrouver la joie, la folie et la liberté du premier XVIIème siècle, où peinture, architecture, jardins, danse, musique et théâtre dansaient comme autant de muses surexcitées au son d’un tube de Cindy Lauper.
Une conférence-performance à l’esprit baroque qui entremêle souvenirs d’étudiante fêtarde et pure érudition. 1664, fraîche et pétillante.
« Tout en filant la pièce avec sa propre vie intime, elle propose un spectacle à l’esthétique et à la narration explosives. Intrigante, percutante, la performance est surtout très drôle et nourrit des réflexions encore peu explorées… L’humour surtout, touchant et provocateur, décoince les visages, et c’est là tout le génie d’Hortense. » La Terrasse
Après le bac je voulais arrêter les études, mon père m’a dit non, alors je me suis inscrite en fac d’histoire de l’art tout en faisant du théâtre à côté. Comme beaucoup d’étudiants je dormais peu, je travaillais dans un bar, je buvais de la bière, je fumais des cigarettes, et quand j’avais le temps j’allais au Château de Vaux le Vicomte près de Melun, sur lequel je faisais mon mémoire de Master.
Ce château, surnommé « le petit Versailles », a été construit pour Fouquet, le premier ministre des finances de Louis XIV, qui l’inaugura en 1661 par une immense fête qui dura plusieurs jours et réunissait les plus grands artistes de l’époque, tous domaines confondus. Mais un mois plus tard, Fouquet fut arrêté et commandé à la prison à vie en 1664, tandis que le jeune Roi Soleil organisait à Versailles la première fête mettant en scène son pouvoir absolu. Gueule de bois et redescente qui fait mal. Et on ne croit pas si bien dire, car 1664 c’est aussi l’année de la fondation de la Brasserie Kronenbourg à Strasbourg, ainsi que celle de la création de la Compagnie des Indes par Colbert : une société pré-coloniale dont le but était l’importation de café, tabac, rhum, chocolat, sucre, opium… et autres denrées de première nécessité.
De la fête libératrice à la propagande politique, de la symphonie des arts à la sclérose des académies, de l’ivresse à la dépendance, cette improbable année 1664 devient l’indice clé d’un basculement politique fondateur, dont la France d’aujourd’hui est toujours l’héritière. Comment se désintoxiquer de l’absolutisme louis quatorzien, et retrouver la folie, la joie et la liberté du premier 17e siècle, lorsque la peinture, l’architecture, les jardins, la danse, la musique, le théâtre et la littérature dansaient comme autant de muses surexcitées au son d’un tube de Cindy Lauper ?
Hortense Belhôte
1, place Charles Dullin 75018 Paris