Coup de cœur HUMOUR & CAFÉ THEATRE Le 28 novembre 2024
Convoquer l’humour pour aborder sur scène la mémoire funeste de la Shoah. C’est ce qu’entreprend l’artiste Éric Feldman dans ce que l’on pourrait qualifier de stand-up théâtral d’art et essai !
Convoquer l’humour pour aborder sur scène la mémoire funeste de la Shoah. C’est ce qu’entreprend l’artiste Éric Feldman dans ce que l’on pourrait qualifier de stand-up théâtral d’art et essai !
Mi-conférence, mi-confidence, cette autofiction jubilatoire nous entraîne dans une spirale de facéties, de pensées et d’émotions pures. Il faut dire que le comédien sait de quoi il parle quand il énonce les traumatismes de l’Holocauste. Ses propres parents furent des « enfants cachés », survivants de la tragédie. Dès lors, que transmettre à leur descendance ? Le principal concerné déploie un récit intime où il évoque la grande histoire, la psychanalyse, le yoga, le miracle d’être vivant et bien d’autres choses…
« Avec humour, acuité et profondeur, il interroge ces répercussions dans une veine intime et familiale qui rejoint l’universel. Une enquête fondamentale à découvrir par les jeunes et moins jeunes. » La Terrasse
« la vie aussi déroutante qu’elle soit, l’emporte entre rires et drames ! » L’œil d’Olivier
« Tragique et comique, entre stand-up, leçon de philosophie et d'histoire, trésor d'écriture littéraire et blagues. » Télérama, TTT
On ne jouait pas à la pétanque dans le ghetto de Varsovie est une sorte de stand-up théâtral d’art et d’essai, conférence et confidence, mi idiot mi intello.
Au fil d'une autofiction, j'évoque avec humour, émotion et gravité les effets traumatiques de la Shoah sur les enfants cachés survivants (je parle de mes parents, de mes oncles et tantes), sur leurs propres enfants (particulièrement sur moi !), et peut-être au fond sur notre monde contemporain, "malade des camps" selon le psychiatre et psychanalyste Gérard Haddad.
Je parle de cette histoire parce que c’est celle de ma famille et la mienne mais je souhaite qu’on puisse entendre qu’il s’agit des traumatismes causés par tout crime de masse. Je témoigne aussi d’un trajet de vie qui peut parler à chacun•e, depuis l’ombre et le mortifère jusqu'à la vie et le désir de vivre, depuis l'isolement et l'enfermement jusqu'à la rive des vivants. J'évoque aussi, par le biais de mon expérience psychanalytique, le thème essentiel de l'altérité, la question de l'étranger en soi, celle de la relation à l'autre, son éthique.
Je parle de ces deux figures majeures et radicalement opposées du vingtième siècle, Hitler et Freud. D'un côté l'assassin majuscule, la figure absolue du mal, et de l'autre côté celui que Thomas Mann a décrit précisément comme "son ennemi véritable et essentiel, le philosophe qui démasqua la névrose, le grand désillusionneur, celui qui sait à quoi s’en tenir et en sait long sur le génie”. Je parle de l'assassin qui a tué non seulement un peuple mais aussi une culture et une langue (le yiddish), et je parle de celui qui a inventé un savoir qui, pour revenir à moi, m'a sauvé la vie.
Idéalement, ce seul en scène sera drôle, émouvant, et intéressant ! Mes grands-parents étaient des étrangers en France, ils ont rêvé la France de Victor Hugo et d'Émile Zola, ils ont eu celle de Philippe Pétain et de Pierre Laval, ils ont connu les rafles et la déportation. Mon père, ma mère, mes oncles et tantes portaient l'étoile jaune infamante, ils ont miraculeusement survécu. Aujourd'hui, ils sont morts ou très âgés.
Bientôt il n'y aura plus aucun témoin direct de cette sombre période. Je crois, qu'outre les historiens et chercheurs, les artistes ont un rôle à jouer pour rendre compte chacun•e à leur manière de ce drame et interroger à travers ce sinistre passé des questions particulièrement brûlantes aujourd'hui. Je crois qu'en tant qu'enfant de cette famille brisée j'ai quelque chose à en dire. Je crois que cela peut toucher les gens, et se prêtera particulièrement bien aux rencontres avec le public, et surtout avec les jeunes (possiblement collégiens, plus certainement lycéens), ce sont particulièrement avec ces derniers que le dialogue pourra s'avérer précieux aujourd'hui.
Je ressens une nécessité à dire ce texte. Ça sera un spectacle très simple - un seul acteur donc, et une scénographie épurée.
Éric Feldman
2 bis, avenue Franklin Roosevelt 75008 Paris